Le Québec se concentre sur les immigrants francophones en tant qu’entreprise de demande de travailleurs – Organisation pour la paix mondiale

Le projet de loi 96 est officiellement entré en vigueur au Québec le 1er juin, mais les entreprises craignent que la mesure n’entrave l’embauche des travailleurs nécessaires. Dans le but de renforcer le français dans la province, la loi impose des limites strictes à l’accès aux services en anglais, ainsi que des changements aux exigences linguistiques pour les petites entreprises et les étudiants du cégep. En particulier, les nouveaux immigrants ne pourront profiter des services publics en anglais que pendant six mois avant de devoir passer au français. Plusieurs groupes communautaires et professionnels du Québec ont soulevé des inquiétudes au sujet du projet de loi 96 au cours des derniers mois. Récemment, plus de 30 dirigeants de la technologie ont signé une lettre au premier ministre François Legault avertissant que les nouvelles règles plus strictes nuiraient à l’économie.

Après l’adoption initiale de la loi, le premier ministre Legault a déclaré à la presse qu’il souhaitait se concentrer sur les immigrants venant au Québec qui parlent déjà le français et qu’il entendait faire de cette question un point clé de sa campagne pour les prochaines élections du 3 octobre. De plus, le parti Coalition Avenir Québec (CAQ) vise à protéger la langue française, qui, selon Legault, est devenue vulnérable en Amérique du Nord. Véronique Proulx, chef de file du secteur de l’exportation et de la fabrication au Québec, a déclaré : « Nous ne disons pas que le français n’est pas important. Mais cela devient un facteur limitant lorsque nous voulons attirer les meilleures personnes et les meilleurs talents dont nous avons besoin. »

Si la volonté de protéger la langue française elle-même n’est pas un problème, la loi 96 est inquiétante face à l’avenir économique du Québec. Comme le souligne une lettre au premier ministre Legault de l’exécutif de la technologie, avoir le projet de loi 96 avant la mise en œuvre du soutien à l’éducation linguistique « a un impact direct sur la compétitivité et l’attractivité du secteur le plus important du Québec et de ses entreprises les plus prometteuses ». Si l’exigence de maîtriser le français empêche les gens de s’installer dans la province, les entreprises continueront simplement leur lutte pour combler les postes vacants. De plus, avec la demande d’apprendre le français quelques mois après leur arrivée, il est forcément difficile pour les immigrants de s’assurer que leurs besoins et leurs droits fondamentaux sont satisfaits. Célébrer et promouvoir le français est important, mais cela ne doit pas se faire au détriment du bien-être des entreprises et des immigrants de la province.

De plus, si le gouvernement veut donner la priorité au français, un soutien adéquat et des ressources éducatives doivent être mis en place pour ceux qui sont nouveaux dans la langue. CBC News a récemment obtenu une étude que le ministère de l’Immigration avait l’intention de cacher – révélant que de nombreuses personnes qui la gagnent prendront plus de six mois pour apprendre de manière réaliste une nouvelle langue. L’étude a été demandée en 2019 et achevée en 2021, juste avant la présentation initiale du projet de loi 96. Ainsi, les informations trouvées dans l’étude ont apparemment été ignorées.

Le Québec a actuellement le deuxième taux le plus élevé de postes vacants parmi les provinces canadiennes, mais est la seule province qui a la capacité de contrôler l’immigration économique. Avant le projet de loi 96, l’exigence linguistique en français ne s’appliquait qu’aux entreprises de plus de 50 employés, mais sera désormais pertinente pour toute entreprise de plus de 25 employés. Actuellement, le Québec tente de combler les nombreux postes vacants avec des travailleurs étrangers temporaires dans des emplois peu rémunérés.

En fin de compte, le projet de loi 96 était une tentative impopulaire de promouvoir la langue française et une menace potentielle pour l’économie du Québec. Eric Beaupre, directeur général de Technosub, a déclaré dans une interview à Reuters : « Le rêve est d’avoir des travailleurs formés qui parlent français, mais ce n’est pas toujours réaliste. » Si le premier ministre Legault et son parti sont si passionnés par la diffusion de la langue française, il est nécessaire de créer des ressources adéquates pour soutenir cet apprentissage. Sinon, les immigrants et les entreprises en souffriront.

Lancelot Bonnay

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