Élections françaises… Comment le programme du parti façonne-t-il l’avenir des immigrés ?

Les mesures proposées varient et oscillent entre limiter l’arrivée d’immigrés en France et les accueillir en sens inverse. Quels sont les détails des sept candidats importants proposés à l’élection présidentielle française ?

« Référendum populaire » sur l’immigration

Si la candidate du Front national Marine Le Pen remporte l’élection présidentielle le 24 avril, elle compte bien renvoyer à un référendum sur les questions d’immigration.

Le Pen entend présenter un projet de loi constitutionnelle et législative qui révisera l’ensemble des lois applicables aux étrangers, car il souhaite inscrire dans la constitution des principes fondés sur les priorités nationales liées au logement et au travail d’une part, et les priorités juridiques nationales. Droit européen et droit international d’autre part.

Elle vise également à interdire la régularisation du statut des « immigrés clandestins » et l’expulsion des étrangers qui violent la loi française, en durcissant les sanctions pénales pour tous les complices des « immigrés clandestins ».

Mur Trump en Europe
Le candidat de droite Eric Zemmour, à son tour, veut réaliser un programme « zéro immigration » en construisant des murs aux frontières extérieures de l’UE. Une action précédée par l’ancien président américain Donald Trump, qui voulait en 2016 achever la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique.

Il veut également abolir les lois sur les « droits fonciers » et le « regroupement familial », et expulsera également les intrus étrangers, et dépouillera les binationaux de la nationalité française en les expulsant. Il entendait exiger la suspension de l’espace « Schengen », en plus de sa volonté de réduire le nombre d’étudiants étrangers fréquentant les universités françaises.

« Grand substitut »
La candidate républicaine Valérie Pecres a avancé la théorie du complot du « Grand Remplacement », remplaçant les citoyens par des immigrés. Il a estimé qu' »une immigration incontrôlée et une intégration ratée peuvent bouleverser la nation ». Ainsi, la principale action qu’il souhaite entreprendre est « l’asile à la frontière », qui nécessite de demander l’asile par l’intermédiaire de l’ambassade de France, et il souhaite donc rétablir le contrôle aux frontières.

Il souhaite que le parlement vote annuellement sur les quotas d’immigration, par profession et par pays, et doit parler couramment le français pour obtenir un permis de séjour. Avec l’imposition d’un séjour de cinq ans pour bénéficier d’avantages sociaux tels que les allocations familiales et l’aide au logement.

La rhétorique de la gauche est aux antipodes de celle de son homologue de droite : si la gauche Jean-Luc Mélenchon du parti « La France insoumise » remporte l’élection présidentielle, il cherchera à réguler le statut de « travailleur non inscrit » et faciliter l’acquisition de la nationalité française pour les étrangers légalement présents sur le sol français Supprimer les tests orthopédiques pour l’âge des « enfants réfugiés non accompagnés », permettre aux demandeurs d’asile de travailler dans l’attente de leur réponse, et faire référence à une carte de séjour de dix ans.

Au niveau européen, Melenchon a évoqué la mise en place d’une « équipe civile européenne de secours et de sauvetage » en mer pour éviter la noyade en Méditerranée et permettre le transport maritime de migrants vers le Royaume-Uni. Il a proposé de renégocier « l’accord de la Toquette » avec la Grande-Bretagne et de créer un bureau commun de l’asile dans la région de Calais.

« Un accueil digne »
La socialiste Anne Hidalgo a pour sa part promis de garantir aux demandeurs d’asile un « accueil digne » en toutes circonstances. Pour y parvenir, elle entend établir une répartition équilibrée des migrants sur le territoire et accélérer les délais de traitement de leurs demandes contrôlées à chaque étape, tout en s’engageant à lutter contre les « filières irrégulières » meurtrières et « l’immigration clandestine ». La France a également appelé à une réforme complète du « système de Dublin » pour garantir l’efficacité des procédures pour les immigrés.

Mécanisme européen de solidarité

De son côté, Yannick Gadot, des Verts, souhaite un « mécanisme de solidarité » européen pour garantir que les États membres partagent la responsabilité de l’asile grâce à une meilleure réinstallation. Il a proposé de remplacer l’opération Frontex – l’agence européenne qui surveille les frontières extérieures de l’espace Schengen – « par une agence dont la mission principale est le sauvetage en Méditerranée pour éviter le naufrage de milliers de migrants ».

Le candidat écologiste insiste dans son programme sur le fait qu’il veut sortir de la perspective sécuritaire en soumettant les questions d’immigration au « ministère des Solidarités », qui garantit aux immigrés clandestins l’accès à la santé et au logement.

Il sera demandé à la police de ne pas être trop active contre eux, les arrestations de mineurs seront interdites et les adultes ne seront détenus qu’en dernier recours.

« Thème européen »
Le candidat du parti « La France en avant », Emmanuel Macron, n’a pas précisé sa plateforme de vote sur le dossier de l’immigration, mais à en juger par l’issue de son mandat, il semble vouloir en faire un problème européen, notamment en proposant de réformer le système « Schengen ». .

Il souhaite également renforcer la coopération avec le pays d’origine des « immigrants illégaux » pour faciliter leur retour. A son tour, il a indiqué qu’il souhaitait une coopération entre les pays méditerranéens pour réguler efficacement les migrations et faciliter leur circulation qui contribue aux échanges économiques, culturels et scientifiques.

Le droit est supérieur
Commentant le projet de programme électoral sur les questions d’immigration, l’historien français et spécialiste de l’histoire de l’immigration, Pascal Blanchard, estime que les trois candidats de droite ont fait des promesses électorales sur les questions d’immigration qu’ils ont surclassées les autres candidats. candidats, et concourent entre eux pour le « meilleur projet restrictif » sur les questions d’immigration.

Il a déclaré à Sky News Arabia que même pour Macron, sa position sur l’immigration dans son programme électoral reste inconnue, et cette question épineuse reste faible sur le programme Mélenchon.

L’historienne ajoute : « Malgré les événements mondiaux qui ont bouleversé l’échelle dans le passé, la question de l’immigration reste un signe fort qui peut faire la différence entre les candidats. Les candidats de droite pensent que l’immigration est le principal enjeu sur lequel l’issue de leur élection en dépend. Cela les distingue aussi de ceux qui n’en ont pas d’autres et les positionne en les rendant les plus contraignants et les plus changeants. pour la politique d’immigration.

Les historiens de l’immigration ne considèrent pas les campagnes électorales qui font appel à cette question, mais plutôt la droite qui renforce cette « polarité différentielle politique » parce qu’elle remet en question « l’identité » qui mène directement à l’immigration.

« C’est un élément important qui continue d’influencer la société française après trente ans de polémique. »

Pascal Blanchard a déclaré et poursuivi : « Ce n’est pas nouveau. C’est une discussion des générations passées, parfois répétant et copiant les programmes précédents, et parfois gagnant et gagnant. Par exemple aux élections de 2012 et 2017, le même discours a gagné, mais la différence aujourd’hui, c’est que les droits sont plus forts qu’avant. Avant ».

En revanche, les historiens appellent à une lecture attentive des courriers d’Eric Zemmour et de Valérie Pecres, « surtout quand ils parlent des questions d’intégration, de fermeture des frontières, de contrôle des flux migratoires et de perte d’identité, ils ne parlent pas de l’avenir de la politique d’immigration du pays, mais plutôt ceux qui sont déjà sur le territoire national et dont l’intégration est difficile.

Le mur… un symbole de sécurité
Quant au mur proposé par Eric Zemmour, Pascal Blanchard l’a rangé dans la catégorie symbolique : « Beaucoup de pays ont choisi des choses symboliques dans leurs politiques d’immigration. Comme Trump et le mur mexicain, qui est devenu son thème principal dans sa campagne électorale. Elle est aujourd’hui un élément majeur des politiques publiques. Techniquement, le mur ne fait qu’influencer l’opinion publique et donner l’impression qu’il était là avant et après. »

Il revient et présente des exemples dans la politique d’immigration européenne qui ont suivi cette approche, notamment « le mur de l’enclave de Melilla, que l’Espagne a érigé contre le Maroc, et les centres d’immigration en Libye et en Turquie. Pendant une longue période, l’Empire romain a construit les grands murs qui formaient les frontières de l’Europe à l’époque… C’étaient une solution qui symbolisait la protection des frontières européennes et donnait à l’opinion publique l’impression qu’ils protégeaient la civilisation et la culture européennes. »

En revanche, il est peu probable que cette culture « de la séparation et du mur » soit encore préservée par les Occidentaux, et évoque le modèle d’un mur de séparation entre l’Inde et le Bangladesh d’une longueur de plus de 3400 km.

Concernant la principale proposition de Mélenchon sur la régulation du statut des « immigrés clandestins », les spécialistes de l’immigration insistent sur le fait qu’il s’agit d’une revendication vieille d’une trentaine d’années, portée par la gauche et l’extrême gauche, sans rien de nouveau.

La France n’est pas un pays d’immigration
Il semble que la droite et l’extrême droite aient réussi une « mobilisation réussie » qui les a unies et les a conduites à monter au pouvoir jusqu’à ce qu’elles publient aujourd’hui une « vision très radicale », selon l’analyse de Pascal Blanchard car, selon ses propres termes,  » ils sont allés plus loin en disant que si la France ne change pas de politique, ce n’est pas la France de demain. « .

Si les électeurs étaient techniquement incertains de la proposition, ils étaient favorables à un changement de vision et à la création d’un nouvel imaginaire visant à sauver la France à tout prix. Tout le monde sait, par exemple, que la volonté de Zemmour de réduire le nombre d’étudiants étrangers venant dans notre université est un non-sens, une recherche internationale et scientifique.

Il a conclu en disant : « L’immigration continue de faire polémique car la France ne s’est jamais présentée comme un pays fier de son histoire d’immigration. Comme les Etats-Unis, le Canada et même l’Allemagne… les Français ne voient pas leur pays comme un grand pays d’immigration, cela ne se retrouve ni dans leur culture ni dans leurs savoirs. Cela est principalement dû à la manière dont l’immigration leur est enseignée et à la manière dont son histoire est racontée. Cela a conduit à la création d’une controverse majeure sur les musées de l’immigration, qui ont mis huit ans à ouvrir. »

Rochelle Samuel

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