Un guide idiot de la politique belge – POLITICO

Cet article fait partie du dossier spécial du guide de Bruxelles.

Lorsqu’un pays détient le record mondial du temps nécessaire pour former un gouvernement, vous savez que la politique dans ce pays est compliquée.

Alors, que vous veniez d’arriver dans la capitale ou que vous souhaitiez simplement paraître plus intelligent auprès de vos voisins locaux, voici ce que vous devez savoir sur la politique en Belgique.

Donne-moi les bases

La prochaine fois que les Belges voteront, ce sera le 9 juin 2024. Ce jour-là, ils éliront les représentants régionaux et fédéraux ainsi qu’aux élections au Parlement européen.

La Belgique est un pays fédéral, donc que vous cherchiez une école pour vos enfants, que vous signaliez un nid-de-poule sur la route ou que vous ayez besoin de la plaque d’immatriculation de votre voiture, c’est une bonne idée de savoir quel gouvernement contacter.* Et en Belgique, il y a Il existe de nombreux gouvernements.

Le pouvoir est réparti entre le gouvernement fédéral, trois communautés (flamande, francophone et allemande) et trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles). La communauté est responsable des questions liées à la langue telles que l’éducation, la garde d’enfants et la culture. La région est confrontée à des problématiques régionales telles que la mobilité, l’environnement et le logement.

Jusqu’ici, tout va bien? Voici deux choses qui rendent les choses plus compliquées. Il n’y a pas de hiérarchie dans ce système, le gouvernement fédéral ne peut donc ignorer les décisions régionales. Cela signifie que les différends conduisent parfois à une paralysie politique. De plus, de nombreuses compétences sont mélangées. Dans les services de santé, par exemple, la garde d’enfants et les soins aux personnes âgées sont des compétences communautaires, tandis que les hôpitaux relèvent de la compétence fédérale.

(*Si vous habitez à Bruxelles, vous pouvez trouver des écoles de langue française via Communauté française ou des écoles de langue néerlandaise via les Flamands publique. Si vous souhaitez signaler un nid-de-poule sur votre route, il est préférable de le signaler à la commune ou au gouvernement. gouvernement de la Région bruxelloise. Si vous avez besoin d’une plaque d’immatriculation, vous en aurez besoin accord avec le gouvernement fédéral.)

Quelle langue utiliser sans offenser personne ?

Bruxelles est officiellement bilingue français-néerlandais. Dans la région nord de la Flandre, le néerlandais est la langue officielle. Dans la région sud de la Wallonie, la langue officielle est le français, à l’exception d’une petite région de l’est de la Belgique où la langue officielle est l’allemand.

Dans la pratique, le français est la lingua franca de la capitale (et l’anglais, c’est bien si vous ne connaissez pas le français, mais ne le dites pas aux francophones). Autour de Bruxelles, en particulier dans l’est, le français est également largement parlé, mais supposer que tous les habitants répondront à vos questions en français peut être politiquement délicat et parfois insultant. Si vous souhaitez rester en sécurité, vous pouvez toujours demander quelle langue les habitants parlent le plus à l’aise.

Les partis politiques sont divisés selon la langue, ce qui signifie qu’un Anversois, par exemple, ne peut pas voter pour un homme politique liégeois. Les Belges qui votent à Bruxelles peuvent choisir s’ils voteront pour des politiciens néerlandophones ou francophones.

Quel est le sens de tous ces discours sur l’éclatement du pays ?

Dans la région nord de la Flandre, il existe depuis longtemps un mouvement indépendantiste qui affirme que la Belgique est une construction artificielle et trop dominée par la France. Le principal objectif politique des deux plus grands partis politiques flamands est une plus grande autonomie des Flamands. Le Vlaams Belang de droite, actuellement en tête des élections, souhaite que la Flandre devienne un pays totalement indépendant.

Il reste cependant d’importants obstacles à surmonter, même si le Vlaams Belang finit par remporter les élections de l’année prochaine comme prévu. Ils ont dû convaincre les nationalistes flamands de la N-VA de coopérer avec eux, même si l’establishment politique belge avait promis de ne pas gouverner avec la droite. Pour autant, il est peu probable que la partie francophone de la politique belge soit présente à la table des négociations, du moins dans un premier temps. La séparation du pays soulèverait également de grandes questions sur le futur statut de Bruxelles.

Y a-t-il une chance que la Belgique batte son propre record sans gouvernement ?

Ce petit pays détient le record mondial du temps nécessaire pour former un gouvernement au cours des négociations de coalition – plus de 500 jours. Il a fallu sept partis, une pandémie et beaucoup de temps au Premier ministre actuel Alexander De Croo pour former une coalition gouvernementale fédérale. Cette fois, ce sont les partis centristes qui sont véritablement attaqués, à commencer par le Vlaams Belang d’extrême droite en Flandre et le parti communiste PTB en Wallonie.

S’il n’y avait pas de gouvernement, le bus 71 pour Flagey cesserait-il de circuler ?

Non. La ligne de bus populaire entre le centre-ville de Bruxelles et Ixelles, où vivent de nombreux eurocrates, est exploitée par la société de transport bruxelloise STIB. Le gouvernement régional bruxellois, responsable de la STIB, est traditionnellement plus facile à mettre en place que le gouvernement fédéral. Mais même au niveau fédéral, la Belgique s’en sort plutôt bien (ou du moins, pas pire que d’habitude) avec ou sans gouvernement.

Attendez, le roi ne pourrait-il pas nommer un nouveau Premier ministre ?

Le roi Philippe est un médiateur neutre dans les efforts visant à former un gouvernement. Sur la base des résultats des élections, il nomme des hommes politiques qui peuvent entamer des consultations et finalement former un gouvernement. Mais une élection nationale peu concluante, ou des résultats différents dans le sud et le nord du pays, pourraient faire de ce travail un champ de mines politique. Au cours de ses 10 années de mandat, Philippe a été généralement félicité pour sa gestion de ces choix parfois difficiles. Cependant, il y a eu une controverse, par exemple lorsqu’il invité un leader de droite au palais après les élections de 2019.

Qui est qui?

Voici quelques noms à connaître pour paraître intelligent dans les discussions sur la politique belge.

Alexandre De Croo : Le libéral flamand De Croo est Premier ministre et dirige une coalition de sept partis aux idéologies différentes. Si sa décision tombe juste après les élections de 2024, De Croo a indiqué qu’il souhaitait rester Premier ministre. Parallèlement, son nom circule également pour les plus hautes fonctions européennes. La Belgique assumera ensuite la présidence du Conseil de l’UE au premier semestre 2024, donnant à De Croo un siège informel à la table des négociations pour le même poste.

Bart De Wever : Le nationaliste flamand De Wever a mené son parti N-VA à des victoires majeures et est même brièvement entré au gouvernement fédéral. Il combine actuellement son travail de président du parti avec celui de gouverner la ville d’Anvers. Une plus grande autonomie des Flamands était une ambition politique majeure pour son parti et pour De Wever personnellement.

Tom Van Grieken : Le président d’extrême droite Vlaams Belang a joué un rôle clé dans leur récent succès. L’objectif de Van Grieken, devenu leader alors qu’il n’avait que 28 ans, était clair : l’indépendance flamande. Comme Marine Le Pen en France, Van Grieken s’est montré prudent dans sa gestion de la migration tout en rejetant l’idée qu’il dirige un parti raciste.

Raoul Hedebouw : Hedebouw, parfaitement bilingue, est président du parti communiste PTB/PVDA. Son parti est actuellement le deuxième du sondage POLITICO et est particulièrement populaire en Wallonie, où il défie les socialistes francophones, traditionnellement la plus grande force politique de la région.

Paul Magnette : Tout comme De Wever, Magnette cumule la présidence du parti socialiste francophone avec la mairie de la ville de Charleroi. Magnette, dont la longue carrière politique a notamment dirigé la région wallonne, est désormais confrontée au défi de chasser les communistes dans le sud de la Belgique.

Georges-Louis Bouchez : Le président du parti libéral francophone du président du Conseil européen Charles Michel est une figure controversée de la politique belge. Il insiste pour maintenir son point de vue libéral, même si cela entraîne une absence d’accord au sein du gouvernement fédéral, comme cela s’est produit lors de la récente réforme fiscale.

Partis politiques

Vlaams Belang : extrême droite flamande

N-VA : nationalistes flamands

Open VLD : Libéral flamand

CD&V : Démocrates-Chrétiens flamands

Vooruit : socialiste flamand

Groen : légumes flamands

PS : socialistes francophones

PTB/PVDA : communiste

MR : libéraux francophones

Ecolo : légume vert français

Les Engagés : démocrates-chrétiens francophones

Charlotte Baudin

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