Le chien de garde du nucléaire français a remis en question le calendrier de certains des contrôles du réacteur EDF

PARIS, 16 mars (Reuters) – L’ASN, l’autorité française de surveillance de la sûreté nucléaire, a déclaré jeudi qu’EDF pourrait devoir arrêter certains de ses réacteurs pour des contrôles de corrosion plus tôt que prévu après la détection de nouvelles fissures dans trois réacteurs ce mois-ci.

Le sous-directeur de l’ASN, Julien Collet, a déclaré qu’un plan révisé de maintenance et de réparation proposé par EDF après la découverte de nouveaux problèmes sur les réacteurs de Penly et de Cattenom « allait dans la bonne direction ». Mais il a ajouté que les inspecteurs avaient des doutes sur le calendrier de certains des contrôles supplémentaires prévus dans le cadre du plan, notamment ceux prévus pour 2024.

« Il y a environ cinq réacteurs pour lesquels nous nous interrogeons encore sur le calendrier », a déclaré Collet sans citer les noms des réacteurs en question.

EDF a été poursuivi par des problèmes de corrosion dans certains de ses réacteurs qui sont apparus pour la première fois fin 2021 et l’ont contraint à fermer un nombre sans précédent de centrales l’année dernière, poussant la production nucléaire à son plus bas niveau en 34 ans.

Plus tôt ce mois-ci, il a été révélé avoir découvert de nouvelles fissures liées à la corrosion dans les réacteurs de Penly 1 et Penly 2 en Normandie et le réacteur de Cattenom 3 en Moselle, conduisant l’ASN à demander un plan de maintenance actualisé.

L’ASN a indiqué jeudi que la stratégie révisée d’EDF devrait permettre de maîtriser, d’ici fin 2024, plus de 90 % des soudures réparées identifiées comme prioritaires.

Mais il indique que la découverte récente de défauts de «fatigue thermique» à Penly et Cattenom justifie une analyse plus approfondie.

La fatigue thermique se produit lorsque de l’eau très chaude et froide se rencontre dans un tuyau, provoquant l’expansion, la contraction et la fragilité de l’acier avec le temps.

L’ASN a indiqué qu’elle poursuivrait son dialogue avec EDF pour s’assurer de la régularité du calendrier prévu.

Le directeur adjoint du parc nucléaire d’EDF, Régis Clément, a déclaré aux journalistes que le groupe ne voyait pas la nécessité de modifier ses prévisions de production nucléaire pour 2023 à ce stade.

Des sources ont déclaré à Reuters que les plans d’EDF pour des contrôles supplémentaires sur les soudures des tuyaux les intégreraient dans les arrêts de réacteurs déjà prévus afin de minimiser les perturbations supplémentaires.

Cela permettra à EDF de maintenir son objectif de production d’électricité pour 2023 entre 300 térawattheures (TWh) et 330 TWh cette année.

Reportage de Bnejamin Mallet, écrit par Silvia Aloisi Montage par GV De Clercq

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Lancelot Bonnay

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