La France fait face à son 11e jour de grèves et de manifestations dans une impasse des retraites

Il y a des signes que le mouvement de protestation qui dure depuis deux mois et demi commence à perdre de son élan et les syndicats s’attendent à une participation massive lors de la 11e journée d’action depuis janvier.

Toutes les parties dans l’impasse attendent un verdict le 14 avril pour les réformes du Conseil constitutionnel français, qui a le pouvoir d’annuler certaines voire toutes les lois.

Macronactuellement à l’étranger en visite en Chine, face au plus grand défi de son second mandat refonte phare de la retraite qui comprend une augmentation de l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans.

Les manifestations se sont ensuite transformées en violentes émeutes Premier ministre Elisabeth Borne le 16 mars, a invoqué un pouvoir exécutif controversé pour faire passer le projet de loi au Parlement sans vote.

Les syndicats ont déclaré qu’une réunion avec Borne mercredi n’avait fait aucun progrès après qu’il ait refusé de discuter du retour à l’âge minimum de la retraite de 64 ans.

« C’est clairement un fiasco alors que le Premier ministre n’autorise même pas le passage à ces discussions », a déclaré Cyril Chabanier, s’exprimant au nom des huit principaux syndicats du pays après qu’ils se soient retirés à peine une heure après le début des pourparlers.

© /AFP

Il s’agissait de la première rencontre entre les deux parties depuis que le gouvernement a présenté un projet de loi controversé sur les retraites en janvier.

Bien qu’il ait refusé de bouger sur la question, Borne a déclaré qu’il n’aborderait pas un autre sujet sur le travail « sans partenaire social ».

>> En savoir plus : «Échec»: les dirigeants syndicaux français s’en prennent à la réunion sur la réforme des retraites avec le Premier ministre Borne

« Il n’y a pas d’autre issue »

« Nous vivons une crise démocratique profonde », a déclaré Laurent Berger, responsable du syndicat centriste CFDT.

Macron est dans une visite en Chine pour le reste de la semaine, au cours de laquelle un assistant a nié qu’il y avait une « crise démocratique » en France étant donné que les changements de retraite figuraient dans le manifeste de Macron lors de l’élection présidentielle de l’année dernière.

« On ne peut pas parler de crise de la démocratie alors que le projet de loi a été promulgué, expliqué au public et que le gouvernement en est responsable », a déclaré l’assistant sous couvert d’anonymat.

Le chef du syndicat a appelé les Français à descendre dans la rue et à déclencher une grève générale jeudi.

©Bertrand GUAY / AFP

Cependant, le taux de participation à la précédente série de grèves et de manifestations de mardi dernier a chuté par rapport à la semaine précédente. Un nombre record de personnes, plus de 1,2 million, ont défilé contre les réformes nationales le 7 mars.

Pendant ce temps, le système de métro parisien pour la première fois le jour de la grève devrait fonctionner avec un minimum de perturbations, selon l’opérateur RATP.

Sophie Binet, la nouvelle dirigeante du syndicat CGT, a appelé à davantage de manifestations et de grèves.

« Nous devons continuer à nous mobiliser jusqu’au bout, jusqu’à ce que le gouvernement comprenne qu’il n’y a pas d’autre issue que de retirer cette réforme », a-t-il déclaré.

« Le gouvernement ne pourra pas gouverner le pays tant que ces réformes ne seront pas levées. »

Seuls 20% des enseignants des écoles devraient se mettre en grève jeudi, a déclaré le syndicat Snuipp-FSU.

Mercredi, des militants ont déployé une banderole au sommet du célèbre Arc de Triomphe de la capitale, portant l’inscription « Non au 64 ».

Le Pen devance Macron dans les sondages

Le gouvernement soutient que les changements sont nécessaires pour éviter que le système de retraite ne tombe en déficit.

Dans toute l’Europe, la plupart des gens prennent leur retraite à la fin de la soixantaine à mesure que l’espérance de vie augmente.

Les critiques disent que les réformes des retraites sont injustes pour les travailleurs occupant des emplois difficiles qui commencent leur carrière tôt, ainsi que pour les femmes qui interrompent leur vie professionnelle pour élever leurs enfants.

© Ludovic MARIN / AFP

Si le Conseil constitutionnel donne son feu vert le 14 avril, Macron pourra signer les modifications législatives.

Mais l’impasse a érodé sa popularité, un sondage d’opinion montrant que la dirigeante d’extrême droite de mercredi, Marine Le Pen, le battrait si l’élection présidentielle de l’année dernière se répétait maintenant.

L’enquête du groupe d’Elabe pour la chaîne d’information BFMTV a montré que Le Pen obtiendrait 55% et Macron 45% s’ils s’affrontaient au deuxième tour de scrutin.

(AFP)

Charlotte Baudin

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