Fonctionnement des informations polliniques du CAMS au niveau local

Alors que la saison pollinique démarre en Europe et dans l’hémisphère nord, le service de surveillance atmosphérique Copernicus (CAMS) surveille de près la situation. Le système d’ensemble régional CAMS fournit des prévisions de plusieurs espèces majeures d’allergènes polliniques : aulne, bouleau, olivier, graminée, armoise et herbe à poux. Les données sont largement utilisées par les communautés médicales et scientifiques en Europe, mais alimentent également les systèmes d’information locaux comme l’illustre ici l’exemple d’un consortium régional français de cinq associations de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

Les données polliniques du CAMS sont particulièrement utiles pour les personnes allergiques car, dans le même ensemble de données, elles fournissent des informations sur d’autres polluants qui peuvent exacerber les symptômes respiratoires lorsqu’ils sont associés à des concentrations élevées de pollen, par exemple l’ozone ou le dioxyde d’azote.

En d’autres termes, une qualité de l’air réduite exacerbe les symptômes des personnes allergiques, et la pollution de l’air et le pollen sont souvent combinés en raison des conditions météorologiques (par exemple, des conditions de stagnation à haute pression…), même si les sources de chacun sont très différentes.

Actuellement, le CAMS fournit des informations sur les pollens pour l’Europe et travaille avec l’Université de médecine de Vienne et le Réseau européen des allergies (EAN) pour accéder aux observations de pollen à partir de stations terrestres à travers l’Europe.

Les prévisions de pollen CAMS fournissent des informations horaires et sont mises à jour quotidiennement. Ils couvrent les quatre prochains jours et sont disponibles gratuitement sans aucune restriction d’utilisation. Les données peuvent être obtenues à partir du CAMS Atmospheric Data Store, qui propose également des API faciles à utiliser pour le déploiement de machine à machine. Toute personne ayant des exigences scientifiques et techniques minimales peut accéder aux données et les utiliser pour créer ses propres applications en aval.

CAMS est réputé pour fournir des données sur la qualité de l’air et la composition atmosphérique mondiale à l’échelle européenne à de multiples plates-formes. Parallèlement, un consortium d’organismes régionaux en France a démontré comment l’information sur les services peut être adaptée et utilisée au niveau local, avec des adaptations statistiques.

La France a délégué la responsabilité de la coordination de la surveillance pollinique à trois associations :

  • Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), réparties en 18 associations régionales ;
  • Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA);
  • Association des Pollinariums sentinelles de France (APSF).

L’AASQA a pour mandat de surveiller et d’évaluer la pollution de l’air, ainsi que de diffuser des informations et de conseiller les autorités locales sur l’élaboration de politiques locales et régionales de gestion de l’air. Le système a l’avantage d’être très flexible et de pouvoir s’adapter aux particularités de chaque région.

En 2018, un groupe de l’AASQA a soulevé la question de savoir si les données CAMS, qui sont accessibles au public gratuitement, peuvent être utilisées dans leurs opérations quotidiennes. L’équipe d’Air Pays de la Loire, Atmo Auvergne Rhône Alpes, Atmo Grand Est, Atmo Nouvelle-Aquitaine et Lig’Air forment INTERpollens, un consortium de partage d’informations et de ressources, qui couvre environ 50% du territoire français.

Ces cinq AASQA considèrent que l’information des personnes allergiques peut être améliorée en intégrant des mesures de terrain aux données prévisionnelles fournies par le CAMS.

Le modèle CAMS ne fournissant pas de données à une échelle très fine, les experts du consortium ont commencé à l’adapter à leur usage régional. La première étape consiste à évaluer les données CAMS. Une fois qu’il a été déterminé qu’ils correspondaient bien, l’équipe a commencé le processus d ‘«enrichissement» des données avec des informations provenant de stations locales et de création d’un modèle statistique basé sur des paramètres météorologiques, y compris ceux tirés de l’ensemble de données de réanalyse ERA5 du Copernicus Climate Change Service. , qui fournit des données permettant de corréler les conditions actuelles aux climats spécifiques de la zone concernée.

Des travaux toujours en cours, mais une AASQA, Lig’Air, y est déjà données prévisionnelles publiées produit avec INTERpollens dans la région française « Centre Val de Loire ».

« Chaque matin, un prévisionniste consulte les prévisions disponibles, issues du CAMS comme de modèles statistiques spécialement entraînés. Ils analysent ces prévisions dans le contexte de la situation atmosphérique locale et de l’évolution des conditions météorologiques prévues, etc. Cette expertise permet au prévisionniste de décider du scénario qui lui semble le plus probable si les prévisions ne sont pas tout à fait cohérentes. Cette étape est très importante pour traduire des résultats de modélisation complexes en informations adaptées au grand public. a déclaré un porte-parole de Lig’Air au CAMS.

Les données finales diffusées via le site Lig’Air via une interface simple d’utilisation, donnent un aperçu des niveaux de concentration d’aulne, d’ambroisie, d’armoise, de bouleau et de graminées sur les trois prochains jours, présentés selon une échelle de niveaux de risque. . La plate-forme fournit également des statistiques et des données plus précises pour les zones locales et même pour les stations individuelles.

Vue de l’outil de suivi Lig’Air le 12 mars 2023. Crédit : Lig’Air

Le succès de l’initiative INTERpollens est tel qu’une autre AASQA régionale française envisage de rejoindre le dispositif.

Le nombre de personnes allergiques ne cesse d’augmenter. Selon l’Organisation mondiale de la santé, d’ici 2050, la moitié de la population mondiale souffrira d’au moins un trouble allergique. La prévalence de l’allergie au pollen en Europe est estimée à 40 %, ce qui en fait l’un des allergènes les plus courants en Europe. De plus, certaines études suggèrent que le changement climatique pourrait favoriser l’augmentation de certains types de pollen en Europe, comme l’ambroisie.

Les données et initiatives du CAMS comme INTERpollens peuvent améliorer la qualité de vie de millions de personnes en les informant de leur exposition quotidienne au pollen, mais aussi en fournissant des statistiques et des données qui permettent aux scientifiques et aux professionnels de santé de mieux accompagner les personnes allergiques et de comprendre les effets croisés entre les pollens, le jus et l’exposition à la pollution de l’air.

Rochelle Samuel

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