Emmanuel Macron sauve la loi sur l’immigration lors d’un vote parlementaire difficile

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Le président français Emmanuel Macron a sauvé mardi la réforme de l’immigration au Parlement en mettant en œuvre des politiques plus dures à l’égard des étrangers, mais il a risqué une crise au sein de son gouvernement lorsque la loi a été approuvée avec le soutien de la leader d’extrême droite Marine Le Pen.

Le vote parlementaire de fin de soirée a mis fin à 10 jours de drame au cours desquels le gouvernement a perdu le contrôle de son plan d’immigration promis de longue date et a renforcé la loi pour gagner les voix des législateurs conservateurs.

C’est le dernier signe que Macron ne peut plus promulguer de lois parce que son alliance centriste n’a pas de majorité au Parlement, et cela ajoutera aux inquiétudes quant à sa capacité à gouverner.

Rare signe de dissidence, près d’un quart des 251 députés de l’alliance de Macron ont voté contre le projet ou se sont abstenus.

Mercredi matin, le ministre de la Santé de Macron, Aurélien Rousseau, a démissionné en signe de protestation contre la loi, bien que plusieurs autres membres du gouvernement de gauche qui avaient exprimé mardi leurs inquiétudes concernant le compromis soient restés.

Ces lois facilitent la circulation des personnes vivant illégalement dans le pays, limitent l’accès à l’aide sociale pour les étrangers et créent des quotas de migration.

Mais il comprend également des mesures favorables aux entreprises en accordant des permis de travail aux personnes sans papiers travaillant dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre, ce qui, selon le gouvernement, reflète sa volonté d’aider les migrants qui contribuent à la société et à l’économie.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a salué le résultat comme un bon compromis et « dans l’intérêt de la France » sur une question d’intérêt national.

Mais les législateurs centristes et de gauche ont critiqué le compromis, le qualifiant de capitulation face aux idées xénophobes de la droite.

Un groupe d’organisations non gouvernementales a qualifié la loi de « la plus régressive en matière de droits des étrangers depuis 40 ans », tandis que les syndicats l’ont qualifiée de « tapis rouge » pour Le Pen.

Le projet de loi reflète un virage à droite sur les questions migratoires en Europe, alors que les gouvernements tentent de répondre à une opinion publique de plus en plus dure et de contrer la montée des partis de droite et populistes qui réclament des mesures plus audacieuses pour lutter contre les arrivées de migrants.

Le gouvernement Macron, sous la pression de la résurgence du parti de droite de Le Pen et face à une opinion publique de plus en plus dure sur l’immigration, a d’abord salué ses réformes comme étant « équilibrées » et qui résoudraient des problèmes de longue date.

Cette réforme se veut un exemple pour Macron en même temps (en même temps) approche de l’élaboration des politiques, reflétant la façon dont son gouvernement a longtemps adopté des idées et recruté des politiciens de gauche et de droite.

Mais le projet d’immigration a suscité une opposition de tous bords au Parlement et, dans le but d’obtenir les voix nécessaires pour le sauver, le gouvernement a négocié avec le groupe conservateur Les Républicains pour renforcer sa proposition.

Mardi après-midi, Le Pen a fait volte-face et a ordonné à ses 88 députés de soutenir une version plus stricte de la loi, bien qu’elle ait déclaré quelques jours plus tôt qu’elle était trop laxiste.

Sa décision a désavantagé le gouvernement lorsqu’il a réussi à parvenir à un compromis au sein d’une commission parlementaire multipartite après des négociations avec LR.

« Si nous étions au pouvoir, nous irions plus loin et agirions plus efficacement, mais cette loi est sur la bonne voie », a déclaré Le Pen. «Nos idées ont remporté une victoire indéniable.»

Ce changement ajoute de la pression sur les législateurs de l’alliance centriste de Macron, dont certains sont de gauche et réticents à voter pour le parti Rassemblement national de Le Pen.

La version finale de la loi conserve une proposition réduite visant à permettre aux travailleurs sans papiers de demander un permis de travail s’ils travaillent dans des secteurs tels que les soins de santé ou la construction qui connaissent une pénurie de main-d’œuvre.

Mais les législateurs de droite ont également ajouté de nouvelles dispositions qui n’ont pas été proposées par le gouvernement Macron, comme l’exigence pour les étrangers d’être en France pendant cinq ans avant de pouvoir bénéficier de programmes de réduction de la pauvreté tels que les aides au logement.

Cette politique rend également plus difficile pour les migrants de faire venir des membres de leur famille en France et met fin à un système qui accorde généralement automatiquement la citoyenneté aux personnes nées en France de parents immigrés. Les étudiants étrangers devaient payer une caution pour obtenir un visa, ce à quoi le gouvernement s’était initialement opposé.

Mathieu Gallard, analyste chez Ipsos, estime que la lutte de Macron contre l’immigration aurait des conséquences considérables.

« Cela nous montre que le Rassemblement National est clairement en position de force », a-t-il ajouté. «Cela a créé dans les rangs de Macron des rebelles qui laisseront des cicatrices. Sa position s’est affaiblie.

Charlotte Baudin

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