Un risque de contamination des œufs de poules élevées à la maison identifié à Paris, France

En février 2022, les autorités sanitaires d’Île-de-France Agent Rrégionale de Santé ​(ARS) a appelé les habitants à ne pas consommer d’œufs de poules élevées en plein air provenant des poulaillers et poulaillers de Paris 12eet 13e​ arrondissement, ou d’Ivry, Alfortville, et Charenton dans le département.

L’avertissement intervient après que des tests de l’ONG Toxicowatch ont révélé que les œufs étaient contaminés par des polluants organiques persistants (POP).

Aujourd’hui, plus d’un an après, l’ARS Île-de-France donne son avis touscitoyens d’éviter de consommer des œufs de poule indigènes provenant de la région.

Les recommandations concernent les poulaillers non professionnels et ne traitent pas de la production commerciale d’œufs.

Polluants organiques persistants identifiés

Les dernières alertes ont été déclenchées par les résultats d’une nouvelle étude de l’ARS Île-de-France portant sur 25 sites, dont 14 à proximité de trois grands incinérateurs de déchets autour de Paris et 11 situés à plus de trois kilomètres.

Trois familles de POP ont été identifiées – les dioxines (PCDD), les furannes (PCDF) et les biphényles polychlorés (PCB) – c’est-à-dire qu’ils sont présents dans l’ensemble des environnements urbains et non spécifiquement autour des incinérateurs.

Comme l’explique l’ARS Île-de-France, les dioxines et les furannes sont des sous-produits indésirables de la combustion des déchets, qui résultent de la combustion des déchets ménagers ou verts, ainsi que de certains procédés industriels comme le blanchiment de la pâte à papier.

Les PCB sont une famille de molécules chimiques synthétiques. Employé à grande échelle pendant 20esiècle pour leurs propriétés lubrifiantes et isolantes, leur production est interdite depuis 1987. « Leur présence dans l’environnement est principalement due à une utilisation à long terme en milieu urbain (colles, huiles, peintures, etc.) et à des pollutions accidentelles et localisées », a expliqué la régie régionale de la santé.

Sur 25 sites analysés, 21 échantillons dépassaient les seuils réglementaires pour les dioxines, les furanes et les PCB pour les œufs commercialisés, et deux présentaient des niveaux élevés de PCB « spéciaux » dans les œufs – jusqu’à 40 à 50 fois la réglementation européenne. seuil.

Il est prévu qu’un rapport complet de cette étude soit publié à la mi-2023.

Des risques sanitaires pour les Parisiens ?

Les POP sont connus pour avoir une longue durée de vie dans l’environnement, persistant pendant des décennies après l’arrêt complet des émissions. Étant lipophiles, ils se concentrent dans les tissus adipeux des organismes vivants et peuvent s’accumuler tout au long de la chaîne alimentaire.

« Ces molécules vont s’accumuler après avoir été ingérées dans le tissu adipeux contaminant ainsi la viande, le poisson, les crustacés, le lait et les produits laitiers et les œufs riches en matières grasses. » a expliqué l’ASR Île-de-France. « Par conséquent, la nourriture est la principale voie d’exposition pour le grand public. »

En effet, plus de 90 % de l’exposition humaine totale provient de l’alimentation. Il est entendu que la consommation régulière d’œufs de poules élevées sur un sol contaminé comporte un risque de surexposition aux polluants.

Quels sont les risques pour la santé associés à une surexposition? Selon l’agence de santé, la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines, des furanes et des PCB peut avoir des effets à long terme sur la santé, tels qu’un risque accru de cancer, une altération de la fertilité et des effets métaboliques tels que le diabète. Il n’existe aucun traitement pour éliminer cette substance du corps.

La raison pour laquelle la contamination est répandue à Paris est probablement liée à la forte densité de la ville et aux zones d’activité et au secteur résidentiel «imbriqués». Les PCB ont été largement utilisés entre les années 1930 et les années 1970 dans les capitales, en particulier dans les zones urbaines lors de la peinture des bâtiments et des infrastructures urbaines. Concernant les dioxines et les furanes, la combustion des déchets a été plus importante et moins maîtrisée au cours du siècle dernier.

« Ces différents éléments font de Paris et de sa petite couronne une zone plus susceptible d’avoir des sols contaminés par ces polluants. » selon l’ASR Île-de-France. « Les zones rurales ne sont pas épargnées par le dépôt de ces polluants dans le sol associé au brûlage, à l’air libre et à l’utilisation prolongée des BPC. C’est pourquoi les recommandations s’appliquent à l’ensemble Ile de France… »

Lancelot Bonnay

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