Les pays de l’UE sont divisés sur le soutien à l’énergie nucléaire

BRUXELLES, 4 mars — Les États membres de l’Union européenne ont montré aujourd’hui leurs divisions sur la politique de l’énergie nucléaire, avec un camp dirigé par la France promouvant cette technologie et l’autre, mené par l’Autriche et l’Allemagne, poussant à donner la priorité aux sources d’énergie renouvelables.

Les divisions entre les 27 pays au sujet de l’énergie nucléaire ont joué un rôle de plus en plus perturbateur dans l’élaboration des politiques européennes au cours de l’année écoulée, retardant l’élaboration des politiques alors que les pays se demandent s’ils doivent promouvoir l’énergie atomique pour atteindre leurs objectifs d’émissions de CO2.

Avant la réunion d’aujourd’hui des ministres de l’énergie des pays de l’UE, deux factions ministérielles rivales se sont rencontrées pour élaborer une stratégie sur la manière de soutenir leurs technologies énergétiques préférées.

Un groupe de 13 pays européens pro-nucléaires, dirigé par la France, a appelé à une politique européenne plus forte en matière d’énergie nucléaire et a déclaré qu’une récente avancée avec Bruxelles visant à reconnaître l’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique doit maintenant être transformée en de véritables projets et financement.

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« Cet élan doit maintenant être transformé en un cadre européen global et favorable au développement nucléaire, explorant des dimensions politiques importantes, notamment le financement », ont déclaré les groupes dans une déclaration commune.

La déclaration a été signée par la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Finlande, la France, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. L’Italie a participé à la réunion pro-nucléaire mais n’a pas signé la déclaration.

Pendant ce temps, l’Autriche et l’Allemagne ont mené un appel lancé par 13 pays pour exiger que Bruxelles promeuve les énergies renouvelables. Le communiqué ne mentionne pas directement l’énergie nucléaire, mais les diplomates européens ont déclaré que l’objectif était de privilégier les investissements dans les énergies renouvelables et le réseau électrique plutôt que dans l’énergie atomique.

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« Le financement devrait se concentrer sur les technologies rentables s’il existe un objectif commun », indique le communiqué.

L’UE a des objectifs similaires pour le développement des énergies renouvelables, mais aucun objectif similaire pour l’énergie nucléaire.

La déclaration a été signée par le Danemark, l’Estonie, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne.

Chypre, la Lituanie et la Belgique – qui assure la présidence tournante de l’UE, un rôle qui empêche généralement un pays de participer à de telles déclarations – n’ont signé aucune des deux déclarations. Les Pays-Bas ont signé les deux.

Les divisions autour de l’énergie nucléaire reflètent des divisions plus larges au sein de l’UE.

La France, dont 70 pour cent de son approvisionnement en électricité provient de l’énergie nucléaire, est un leader majeur de l’énergie nucléaire en Europe. Parmi les alliés de la France figurent plusieurs pays pauvres d’Europe de l’Est qui disposent de réacteurs nucléaires ou envisagent d’en construire pour détourner leur économie de l’utilisation du charbon hautement polluant. -Reuters

Lancelot Bonnay

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