Le Tchad nationalise l’ancienne société ExxonMobil après une vente contestée

Un décret signé jeudi par le président Mahamat Idriss Deby Itno stipule que tous les actifs, droits de prospection, licences d’exploitation et autorisations de transport pétrolier détenus par Esso Exploration and Production Chad Inc. « nationalisé ».

La vente de la société à Savannah Energy plc a été annoncée par la société britannique le 9 décembre.

Le Tchad s’est immédiatement opposé à la vente, affirmant qu’elle se poursuivrait malgré les « objections exprimées » par le gouvernement et violait son droit de premier refus.

La société détient des concessions dans un certain nombre de champs productifs, ainsi que des droits sur le pétrole qui y est extrait et des sections d’un oléoduc qui transporte du brut vers le Cameroun voisin pour l’exporter via le port de Kribi.

Le différend a été porté en arbitrage à la Chambre de commerce internationale de Paris, qui a donné raison à Savannah Energy le 7 janvier.

Dans un communiqué publié vendredi, Savannah a déclaré que les actions du Tchad étaient une « violation directe » des conventions commerciales auxquelles le Tchad adhère.

On dit que sous Savannah Chad Inc. – le nom de la société a été changé – « le déclin historique de la production (pétrolière) est rapidement inversé ».

Depuis le 9 décembre, la production quotidienne a atteint en moyenne 29 349 b/j, soit une augmentation d’environ 9 % par rapport à la même période avant que Savannah ne prenne le contrôle, a-t-il déclaré.

« La société a l’intention de poursuivre tous ses droits légaux », a déclaré Savannah.

Le ministre du Pétrole Djerassem Le Bemadjiel n’a pas répondu dans l’immédiat aux questions de l’AFP sur les raisons de la nationalisation.

En décembre, son ministère a déclaré que le gouvernement était préoccupé par les « actifs vitaux et souverains » du champ pétrolifère et de l’oléoduc de Doba en cas d' »opérations irrégulières ».

Le vaste pays semi-désertique, situé au carrefour de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest, est l’un des pays les plus pauvres du monde.

Elle est devenue productrice et exportatrice de pétrole en 2003 et est depuis devenue fortement dépendante du secteur. Les ventes représentent plus de 11% du produit intérieur brut (PIB), selon la Banque mondiale.

Lancelot Bonnay

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