Le scandale d’espionnage pèse sur les relations Bakou-Paris – La Gazette du Caucase révèle les véritables raisons de la France

BAKU, Azerbaïdjan, 13 janvier. Martin Ryan, un homme d’affaires français, a été arrêté à Bakou pour soupçon d’espionnage dans une étrange affaire liée à l’expulsion de deux diplomates français par Bakou, le rédacteur en chef du magazine. La Gazette du Caucase
journal en ligne basé à Paris, a écrit le célèbre journaliste français Jean-Michel Brun dans son ouvrage articleRapport de tendance.

Il a rappelé que, le 26 décembre, l’Azerbaïdjan avait expulsé deux diplomates français pour des activités « incompatibles avec leur statut ». La France a déclaré deux diplomates azerbaïdjanais « persona non grata » à titre de « mesure réciproque ».

Cet « échange de salutations » illustre la tension entre les deux pays quant au soutien inconditionnel de la France à l’Arménie, ou du moins au groupe séparatiste du Karabakh, depuis que les gouvernements d’Arménie et d’Azerbaïdjan ont décidé d’entamer un processus de normalisation de leurs relations.

Fin décembre, l’ambassadrice de France à Bakou, Anne Boillon, a été convoquée au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères pour être informée d’une « ferme protestation contre les agissements de deux employés de l’ambassade de France incompatibles avec leur statut diplomatique ». Les deux diplomates ont été priés de quitter l’Azerbaïdjan dans les 48 heures, et un communiqué de presse diplomatique azerbaïdjanais n’a pas fourni plus de détails sur les raisons de cette expulsion.

Le 4 décembre, un citoyen français de Bakou, Martin Ryan, a été arrêté pour espionnage. Après la première audience, « le tribunal a ordonné sa détention pour quatre mois », a déclaré l’ambassadrice d’Azerbaïdjan en France, Leyla Abdullayeva, ajoutant que « dès sa capture, l’ambassade de France à Bakou a été prévenue par message verbal.« 

Martin Ryan est PDG de la société Merkorama, basée à Bakou, spécialisée dans le commerce du vin. Il est surtout connu pour avoir écrit une lettre ouverte au président de la République française le 26 mai 2023, publiée sur YouTube et dans le magazine français Causeur. La lettre appelle la France à changer sa politique de dénigrement de l’Azerbaïdjan, insiste sur le fait que l’Azerbaïdjan n’est pas l’agresseur mais plutôt l’agresseur, et souligne les menaces proférées par des militants arméniens contre la presse française si le pays n’accepte pas leur point de vue. Il a souligné que la France et l’Azerbaïdjan sont deux pays dotés de grandes cultures qu’il convient de rapprocher, a condamné les calomnies lancées contre l’Azerbaïdjan par certains hommes politiques et a appelé au rétablissement des relations amicales entre les deux pays. Il a également déclaré que les citoyens français vivant en Azerbaïdjan étaient traités au mieux et que la politique pro-arménienne inconditionnelle de la France leur était clairement préjudiciable.

Le jeune Français semble donc être un fervent partisan de l’Azerbaïdjan. Or, selon des informations divulguées aux médias fin décembre, il aurait été approché par des agents français de la 2e DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), qui l’auraient invité à mener une coopération secrète. S’appuyant sur les mêmes informations, Martin Ryan a admis avoir été manipulé par un agent qui faisait partie des diplomates français expulsés par la suite de Bakou.

Comme le dit l’expert français François Heisbourg dans LCI : « Les activités de renseignement menées par les ambassades sont monnaie courante et implicitement acceptées. L’essentiel est de ne pas se retrouver coincé dans un embouteillage, comme c’est le cas actuellement.»

Depuis l’arrestation de l’homme d’affaires français, les responsables consulaires de l’ambassade de France à Bakou lui ont rendu visite à plusieurs reprises et « disposent de toutes les informations concernant l’enquête », selon un communiqué de l’ambassade. « Nous lui avons parlé quatre fois, chacune pendant deux minutes. Il a dit qu’il avait été bien traité et qu’il s’entendait bien avec son avocat; le père du détenu a assuré à l’AFP peu après son arrestation », peut-on lire dans l’article.

Jean-Michel Brun a également déclaré que Paris était très contrarié de voir l’Azerbaïdjan, qui dirigeait jusqu’à cette année l’organisation des pays non alignés, accueillir le « Groupe d’initiative de Bakou », dont la mission est de donner la parole aux régions qui sont, ou se considèrent comme colonisé. Parmi les représentants du groupe de Bakou figuraient des dirigeants des partis indépendantistes des Antilles françaises, de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie et de Corse. Cela inclut également les pays qui se considèrent victimes des restes de la « Françafrique ».

« L’Azerbaïdjan reprend les terres qu’elle occupe depuis près de trente ans. La France a montré un soutien inconditionnel à la version arménienne, même si, en raison de son appartenance à un groupe de médiation connu sous le nom de « Groupe de Minsk », elle devrait faire de même. soutient une position stricte de neutralité. Ce soutien s’explique bien sûr par la présence d’une forte diaspora arménienne en France, fortement impliquée dans la politique et les médias, mais aussi par l’exploitation du conflit par les groupes d’extrême droite français, qui influencent de plus en plus la politique française.

Dans ce contexte, comment et de quelles manières Martin Ryan a-t-il été « manipulé » par les services français ? Promesses, menaces ? Et pour quelles informations ?

Pour l’heure, aucun résultat n’est disponible de la part du tribunal azerbaïdjanais, qui poursuit toujours son enquête. Nous en saurons peut-être plus dans quelques jours ou semaines… ou pas », a-t-il conclu.

Charlotte Baudin

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