Derek Chauvin, le policier américain dont le meurtre de George Floyd a déclenché des manifestations massives pour la justice raciale en 2020, a été poignardé en prison vendredi, a rapporté le New York Times citant des sources anonymes.
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Chauvin s’est agenouillé sur le cou de l’homme noir de 46 ans pendant plus de neuf minutes dans une rue de Minneapolis malgré les supplications du mourant.
Le cri de Floyd «Je ne peux pas respirer» était un cri de ralliement pour les manifestants au pays et à l’étranger qui sont descendus dans les rues après le meurtre.
Le Bureau fédéral américain des prisons a confirmé l’attaque à l’AFP sans nommer la personne blessée.
« Un individu incarcéré a été agressé à l’établissement correctionnel fédéral (FCI) de Tucson », dans l’État de l’Arizona, dans le sud-ouest du pays, indique le communiqué.
« Les employés qui ont répondu ont effectué des mesures de sauvetage sur une personne incarcérée », indique le communiqué, ajoutant que la personne blessée a été envoyée dans un hôpital local « pour un traitement et une évaluation plus approfondis ».
Chauvin a survécu à l’attaque, selon des sources du New York Times.
Chauvin a été reconnu coupable de meurtre au deuxième degré, de meurtre au troisième degré et d’homicide involontaire coupable au deuxième degré en 2021, et a été condamné à 22 ans et demi de prison.
L’incident a été filmé, fournissant une version très différente des événements par rapport au communiqué de presse initial de la police, qui indiquait simplement que « les policiers ont pu menotter le suspect et ont noté qu’il semblait souffrir de détresse médicale ».
Une enquête du ministère de la Justice sur la police de Minneapolis, dont les conclusions ont été rendues publiques en juin 2024, a révélé que les agents du ministère se livraient régulièrement à des pratiques violentes et racistes, « y compris une force meurtrière injustifiée ».
La ville de Minneapolis, dans l’État du Minnesota, a également réglé un procès pour mort injustifiée intenté par la famille de Floyd et a accepté de verser 27 millions de dollars à ses proches.
Manifestations de 2020
Chauvin fait appel de sa condamnation pour meurtre au deuxième degré, qui a été rejetée par la Cour suprême des États-Unis au début du mois.
« En fin de compte, tout le procès, y compris la sentence, était une imposture », a-t-il déclaré depuis sa prison dans un récent documentaire.
Mais lors de l’audience de détermination de la peine, il a peu parlé, « car il y avait plusieurs autres questions juridiques en suspens ».
« Je tiens à exprimer mes condoléances à la famille de Floyd », a-t-il ajouté.
Autrement, il est resté sans expression, comme il l’a fait tout au long du procès, même lorsque des témoins ont déposé contre lui.
L’avocat de Chauvin, Eric Nelson, a déclaré que son client « dégageait une attitude calme et professionnelle » dans ses interactions avec Floyd, et a cherché à convaincre les jurés que l’ancien policier n’appliquait qu’une suspension légale conforme à sa formation.
Mais les procureurs ont fait valoir avec succès que Chauvin avait fait usage d’une force excessive – non seulement contre Floyd, mais aussi contre d’autres personnes qu’il avait arrêtées au cours de ses 19 années de carrière policière.
Avant le procès, les procureurs ont exhumé plusieurs exemples de son « modus operandi », notamment le cas de Zoya Code, une jeune femme noire arrêtée par Chauvin en 2017.
« Même si la femme n’a pas résisté physiquement, Chauvin s’est agenouillé sur son corps, utilisant son poids pour la clouer au sol », ont déclaré les procureurs.
Mais le cas de Floyd était dès le départ une histoire plus grande qu’un rapport individuel d’injustice, contribuant à déclencher des protestations massives et à rendre compte du racisme et du maintien de l’ordre aux États-Unis et dans le monde.
Ses répercussions se font encore sentir aujourd’hui aux États-Unis, où les débats sur le racisme font toujours rage dans la politique et dans les écoles.
Après le meurtre, ses collègues ont ensuite dressé le portrait de Chauvin comme un bourreau de travail calme et stoïque qui patrouillait souvent dans les quartiers les plus difficiles de la ville.
Son engagement dans son travail lui a valu quatre médailles au cours de sa carrière. Mais il a également accumulé 22 plaintes et enquêtes internes, selon des archives publiques qui ne contiennent pas tous les détails.
Une des nombreuses plaintes déposées par une femme blanche qu’il avait violemment tirée de sa voiture en 2007 pour excès de vitesse, devant son bébé qui pleurait, a été suivie d’une lettre de réprimande.
(AFP)
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