La BCE a besoin d’une hausse « significative » des taux en septembre, selon le chef de la banque centrale française Villeroy

La Banque centrale européenne (BCE) a besoin d’une autre hausse significative des taux en septembre et devrait atteindre des niveaux « neutres » avant la fin de l’année, a déclaré samedi le président de la Banque centrale française, François Villeroy de Galhau.

La BCE a relevé les taux d’intérêt de 50 points de base à zéro en juillet pour lutter contre l’inflation désormais proche du territoire à deux chiffres et une autre mesure de ce type est désormais pleinement intégrée par les marchés financiers.

Considéré comme un centriste au sein du Conseil des gouverneurs chargé de fixer les taux de la Banque, Villeroy a déclaré que les taux d’intérêt devraient continuer à augmenter jusqu’à ce que la BCE atteigne un niveau neutre, qui se situe entre 1% et 2%. À des niveaux neutres, la banque centrale ne stimule ni ne freine la croissance.

« Nous pourrions y être avant la fin de l’année, après un autre mouvement important en septembre », a déclaré Villeroy au Jackson Hole Economic Symposium de la Réserve fédérale américaine.

Alors que les marchés parient sur un mouvement de 50 points de base en septembre, plusieurs décideurs politiques de la BCE, dont le chef de la banque centrale néerlandaise Klaas Knot et l’Autrichien Robert Holzmann, ont déclaré que 75 points de base devraient également faire partie des discussions.

Villeroy a déclaré que la BCE est disposée à grimper au-dessus des niveaux neutres, si nécessaire.

« N’ayez aucun doute que nous, à la BCE, relèverons si nécessaire les taux d’intérêt au-delà de la normalisation : ramener l’inflation à 2 % est notre responsabilité ; notre volonté et notre capacité à remplir notre mandat sont inconditionnelles », a-t-il ajouté.

Les indications prospectives spécifiques, telles qu’elles ont été données au fil des ans, sont désormais considérées comme déconseillées compte tenu de l’incertitude économique mondiale.

Villeroy n’a pas reconnu publiquement le risque accru d’une récession, mais a noté que les perspectives de croissance diminuent tandis que les perspectives d’inflation se détériorent.

Les banquiers disent que la BCE doit également envisager de changer la façon dont elle gère les réserves excédentaires.

Les banques ont des liquidités excédentaires d’une valeur de milliers de milliards d’euros et une hausse des taux d’intérêt en territoire positif donne aux banques un rendement élevé sans risque, laissant la banque centrale avec des pertes similaires.

Villeroy a promis une évaluation « rapide et pragmatique » de la rémunération de la réserve, mais n’a fait aucune proposition précise.

« Comme nous l’avons fait avec la hiérarchisation, nous devons réfléchir à un système de rémunération de la réserve adapté à ce nouveau contexte », a-t-il déclaré.

Lancelot Bonnay

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