Google condamné à une amende de 250 millions d’euros par l’organisme de surveillance français

Google d’Alphabet a été frappé par d’importantes sanctions financières de la part des autorités françaises pour des violations présumées de la loi française et des violations de la propriété intellectuelle pour la formation de ses services d’IA.

L’Autorité de la concurrence, l’autorité française de surveillance de la concurrence, annoncé qu’il avait infligé à Google une amende de 250 millions d’euros (213 millions de livres sterling ou 271 millions de dollars) pour violations liées aux réglementations de l’UE en matière de propriété intellectuelle et pour avoir utilisé le contenu d’éditeurs numériques pour former son service d’intelligence artificielle (IA) Bard.

Et Google a choisi de ne pas contester les sanctions, a ajouté l’organisme de surveillance, soulignant que la division Alphabet avait proposé une série d’actions correctives pour des déficiences spécifiques.

Amende de 250 millions d’euros

L’Autorité de la concurrence française a déclaré qu’il s’agissait de la quatrième décision rendue par l’Autorité dans cette affaire au cours des quatre dernières années, car elle viole une loi de 2019 visant à « créer les conditions nécessaires à des négociations équilibrées entre les institutions de presse, les éditeurs et les plateformes numériques ». »

Après avoir écopé d’une énorme amende de 500 euros en 2021, qui a conduit Google à faire appel, l’affaire semble réglée après que Google a pris plusieurs engagements.

Mais les responsables français ont déclaré que Google n’avait pas respecté ses engagements dans le cadre du règlement.

Dans cette dernière décision, l’Autorité a indiqué avoir « condamné Google à une amende pour violation de son engagement de coopération avec les mandataires de surveillance et pour non-respect de quatre de ses sept engagements ».

Il précise que l’objectif de l’engagement de Google est de garantir les principes suivants :

  • négocier de bonne foi, sur la base de critères transparents, objectifs et non discriminatoires, dans un délai de trois mois (Engagements 1 et 4) ;
  • fournir aux institutions de presse et aux éditeurs les informations dont ils ont besoin pour évaluer en toute transparence leur rémunération au titre des droits voisins (Engagement 2) ;
  • prendre les mesures nécessaires pour garantir que les négociations n’affectent pas les autres relations économiques entre Google et les institutions de presse et les éditeurs (Engagement 6).

Le régulateur français a également tenu Google pour responsable de la formation de son service d’IA, qui utiliserait prétendument du contenu provenant d’éditeurs numériques.

« Concernant « Bard », le service d’intelligence artificielle lancé par Google en juillet 2023, l’Autorité a notamment découvert que Bard avait utilisé des contenus d’agences de presse et d’éditeurs pour entraîner ses modèles de base, sans en informer ces derniers ni l’Autorité », précise-t-on.

« Google a ensuite lié l’utilisation de contenus associés par ses services d’intelligence artificielle à la visualisation de contenus protégés, sans parvenir à proposer de solution technique permettant aux agences de presse et aux éditeurs de refuser l’utilisation par Bard de leurs contenus sans affecter leur visualisation. contenus protégés par des droits voisins sur d’autres services de Google, entravant ainsi la capacité des agences de presse et des éditeurs à négocier les rémunérations », a-t-il ajouté.

« Au vu de ces violations, l’Autorité a infligé des amendes de 250 millions d’euros à Alphabet Inc., Google LLC, Google Ireland Ltd et Google France », indique le communiqué. « Comme Google s’engage à ne pas contester les faits, Google peut bénéficier de la procédure de règlement. Google a également proposé une série d’actions correctives pour remédier à des violations spécifiques identifiées par l’Autorité de la concurrence.

Formation en IA

Google n’est pas la seule entreprise confrontée à des poursuites judiciaires pour ses services de formation en IA.

OpenAI, par exemple, a été poursuivi le mois dernier pour avoir prétendument utilisé du journalisme et du contenu en ligne sans autorisation pour former son chatbot IA.

Le procès émane de trois médias en ligne aux États-Unis, qui réclament au moins 2 500 dollars de dommages et intérêts pour chaque fois qu’un de leurs articles est utilisé par ChatGPT.

Cela survient après que le New York Times soit devenu en décembre 2023 la première grande organisation médiatique américaine à poursuivre OpenAI (et son principal investisseur, Microsoft).

Le procès allègue que des millions d’articles du New York Times ont été utilisés pour former des chatbots OpenAI qui concurrencent désormais l’agence de presse.

Plusieurs auteurs de livres, dont David Baldacci, Jonathan Franzen, John Grisham et Scott Turow, ont également poursuivi OpenAI, alléguant que le système d’IA aurait pu coopter des dizaines de milliers de leurs livres.

En juillet 2023, la comédienne Sarah Silverman et d’autres écrivains ont poursuivi OpenAI et Meta Platforms.

Le géant de la photothèque Getty Image poursuit quant à lui une société d’IA qui génère des images sur la base de commandes écrites, accusant la plateforme de s’appuyer sur une utilisation non autorisée du matériel visuel protégé par le droit d’auteur de Getty.

Mais certains organes de presse ont conclu des accords avec des sociétés d’IA.

En juillet de l’année dernière, Associated Press a conclu un accord de licence avec OpenAI, puis le géant allemand de l’édition Axel Springer a également conclu un accord pour un montant non divulgué.

Beaucoup d’amendes françaises

Google a été condamné à plusieurs amendes par les autorités françaises au fil des ans.

En 2014, par exemple, la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) a infligé une amende de 150 000 € à Google pour non-respect d’un délai de trois mois pour assainir sa politique de confidentialité des données.

Plus récemment, en janvier 2019, Google a été condamné à une amende de 50 millions d’euros pour violation des lois européennes sur la protection de la vie privée en France.

Puis, en septembre 2019, Google a accepté de verser aux autorités françaises près d’un milliard d’euros pour résoudre une enquête pour fraude fiscale ouverte en 2015.

En décembre 2020, Google a été condamné à une amende de 100 millions d’euros, la plus forte amende jamais infligée à l’époque par la CNIL, pour avoir forcé l’utilisation de cookies de suivi publicitaire sur les appareils des particuliers.

En juin 2021, Google a accepté de payer 220 millions d’euros pour régler les accusations antitrust des régulateurs français, car Google favorisait injustement ses propres outils d’achat et de vente de publicité.

En janvier 2022, la CNIL a également infligé une amende de 150 millions d’euros à Google, et une amende de 60 millions d’euros à Meta (Facebook), en raison de la complexité du refus des cookies en ligne.

Lancelot Bonnay

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