Femmes migrantes essayant d’entrer en France

« Si vous traversez la Méditerranée, c’est parce que vous avez des problèmes chez vous », a déclaré une Ivoirienne de 20 ans qui a requis l’anonymat.

« Cela pourrait être un viol, une mutilation génitale ou un mariage forcé, une raison suffisante pour quitter votre pays », a-t-il déclaré à l’AFP.

La jeune femme venait de rentrer dans la ville frontalière italienne de Vintimille, avait été arrêtée en tentant de passer en France et mise à l’arrière d’un train.

Quelques heures plus tard, il s’est rendu dans une clinique mobile déployée par le groupe d’aide Médecins sans frontières, qui aide à soigner des centaines de migrants bloqués.

Beaucoup vivant sous le pont espèrent, un jour, traverser la frontière là où les gens parlent la même langue que dans leur pays d’origine dont la Guinée, le Mali et la Côte d’Ivoire.

D’autres viennent d’Erythrée ou même du Pakistan.

Plus de 45 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, selon le ministère de l’Intérieur, soit près de quatre fois plus qu’à la même période l’année précédente.

Beaucoup tentent alors de franchir la frontière française entre Vintimille et Menton, dans le sud-est de la France, espérant parfois continuer vers d’autres pays. Mais les autorités françaises en ont envoyé bien d’autres.

Beaucoup de femmes qui attendaient ici avaient de jeunes enfants avec elles. Certaines sont enceintes, mais ne le savent peut-être pas encore.

« Je n’ai jamais reçu de traitement approprié »

« Nous avons vu qu’il y avait des lacunes dans la façon dont nous prenions soin des femmes », a déclaré Marina Castellano, une infirmière de 60 ans à la clinique MSF qui dispose d’une équipe de huit personnes, dont un médecin et un médiateur interculturel.

Les barrières linguistiques et culturelles compliquent souvent leur travail, nécessitant de nouvelles approches.

Alessia Alberani, une sage-femme italienne de 26 ans, tricote des poupées avec des organes génitaux exposés pour faciliter les conversations sensibles sur les problèmes de santé liés au vagin, à l’utérus ou aux seins.

Elle a également reçu un stéthoscope, pour pouvoir entendre les battements du cœur du bébé alors que de plus en plus de femmes sont enceintes.

Astou, 20 ans, de Kindia, en Guinée, qui attendait son tour à MSF aux côtés de dizaines d’autres personnes à la recherche de nourriture et de vêtements, vient d’apprendre qu’il était enceinte.

Cherchant de l’aide après avoir vomi, on lui a dit qu’elle était enceinte de huit semaines et que sa maladie était en fait des nausées matinales.

« J’ai été choqué », a-t-il déclaré à l’AFP. « D’un côté, c’est une bonne nouvelle, mais aussi une mauvaise nouvelle car j’ai un fiancé à la maison depuis cinq mois et l’enfant n’est pas le sien. »

Elle a dit qu’elle « ne voulait pas se suicider », mais qu’elle n’était pas sûre de mener à bien sa grossesse.

« Les femmes qui passent par la Tunisie ou l’Algérie sont souvent victimes de violences sexuelles ou sanitaires », a déclaré Cecilia Momi, responsable de MSF.

« Certaines ne reçoivent jamais de soins appropriés lors de l’accouchement à l’hôpital, et il y a beaucoup de problèmes d’infections vénériennes », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le travail de MSF à Vintimille est similaire à ce que l’organisation fait dans la ville de Calais, dans le nord de la France, où des centaines de migrants tentent de quitter la France pour le Royaume-Uni, explique Sergio di Dato, 44 ​​ans, coordinateur de « People on the Move » de MSF. projet.

Mais à Vintimille, ce sont les autorités françaises qui renvoient les migrants alors que « les Britanniques sont là-haut ».

Di Dato a demandé au gouvernement français d’accorder une plus grande attention aux migrants entrants.

« Il aurait fallu laisser aux autorités le soin de s’occuper de ces personnes, mais elles n’ont pas rempli leurs obligations », a-t-il déclaré.

Rochelle Samuel

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