Comment la France veut-elle réguler cette technologie ?


ven. 16 février 2024 ▪
4
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Eddy S.

Face au développement accéléré de l’IA générative, les autorités françaises agissent. Dans un rapport publié le 14 février 2024, deux députés ont présenté 33 propositions pour renforcer la régulation de cette technologie prometteuse mais potentiellement déstabilisante. Leur idée phare ? Transformer la CNIL en une puissante entité dédiée à la surveillance de l’IA.

La CNIL au cœur de la régulation

Actuellement, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) est chargée de faire respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et la Loi Informatique et Libertés. Cependant, l’IA générative s’appuie fortement sur l’utilisation de données personnelles pour entraîner ses algorithmes. C’est donc l’idée des députés de placer la CNIL au centre du nouveau cadre réglementaire de l’IA.

Concrètement, la CNIL sera la « Haute Autorité chargée de la protection des données et du contrôle de l’intelligence artificielle ». Ses moyens humains et technologiques seront renforcés pour lui permettre d’auditer des algorithmes complexes. Les acteurs du secteur semblent également soutenir cette option, estimant que la CNIL manque aujourd’hui de moyens dans ce domaine.

Clarifier les rôles entre la CNIL et Arcom

Mais la CNIL n’est pas la seule autorité impliquée. L’Arcom (Autorité de régulation de l’audiovisuel et des communications numériques) est également compétente sur certains aspects liés aux plateformes numériques utilisant l’IA.

Les journalistes ont donc insisté sur la nécessité de délimiter clairement les prérogatives de chaque institution afin d’éviter les chevauchements. La CNIL élargira son champ d’action à l’IA, tandis que l’Arcom conservera ses responsabilités actuelles de régulateur des contenus audiovisuels. Néanmoins, une collaboration étroite entre les deux est essentielle.

Renforcer le pouvoir législatif

Outre le renforcement du cadre institutionnel, plusieurs propositions vise à renforcer l’arsenal législatif régissant l’IA générative. Ceux-ci inclus:

  • Obligation d’étiqueter le contenu généré par l’IA utilisé pour la propagande électorale, afin de garantir la transparence.
  • Interdire et punir les deepfakes réalisés sans consentement, pour lutter contre les abus.
  • Nomination d’un ambassadeur pour défendre la position de la France dans les négociations internationales sur la régulation de l’IA.
  • Mise en place d’un observatoire pour surveiller les usages dangereux de l’IA, afin d’anticiper les abus.

La France n’est pas seule dans ses ambitions législatives. Au niveau européen, plusieurs projets de loi sont en préparation, comme la loi sur l’IA, qui introduirait des obligations contraignantes pour les développeurs d’IA. L’enjeu est d’articuler le cadre français avec les futures réglementations européennes.

L’objectif reste d’exploiter l’énorme potentiel de l’IA tout en atténuant ses dangers potentiels. Ce rapport parlementaire marque une première étape importante dans cette direction. La France, avec la CNIL, pourrait être pionnière dans ce domaine. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de trouver le bon équilibre entre innovation et protection.

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Eddy S.

L’évolution et l’adaptation du monde sont les meilleures armes de survie des universités existantes. Community manager Crypto à la base, je m’intéresse à tout ce qui touche au stress ou à la pression sur la blockchain et ses résultats. Et le choix de partager mon expérience et de faire de même avec les domaines qui me plaisent, car je souhaite obtenir des articles informatifs et résilier le contrat à ce moment-là.

CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ

Les points de vue, pensées et opinions exprimés dans cet article sont uniquement ceux de l’auteur et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Faites vos propres recherches avant de prendre des décisions d’investissement.

Lancelot Bonnay

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