Vingt entreprises françaises entameront aujourd’hui des visites d’inspection pré-investissement en Ethiopie.
Le pays enclavé le plus peuplé du monde entretient depuis longtemps un partenariat économique avec la France. Entre 1996 et 2020, les entreprises françaises y ont investi 84 millions de dollars, créant plus de 4 000 emplois. La visite d’aujourd’hui fait suite à celle des responsables de la Chambre de Commerce française en juin.
L’Éthiopie enregistre régulièrement de forts taux de croissance économique et compte une population jeune et désireuse de travailler. Cependant, le pays s’oriente vers l’autoritarisme et s’éloigne de l’Occident. La visite du PDG français s’inscrit dans la continuité directe de l’acceptation officielle de l’Éthiopie dans les BRICS.
Les BRICS couvrent désormais 46 % de la population mondiale. Ce groupe modifie de plus en plus les modèles commerciaux et menace l’ordre géopolitique dirigé par les pays occidentaux. La politique étrangère de l’Éthiopie s’inspire de plus en plus de celle de la Russie et de la Chine, comme en témoigne la récente revendication de l’Éthiopie sur les eaux érythréennes.
Outre les tensions provoquées par ces revendications, la rébellion d’Amhara, la deuxième région la plus peuplée, menace également de déclencher un conflit plus large. Le gouvernement n’a reçu aucune offre dans le cadre d’un appel d’offres pour une licence de télécommunications ce mois-ci et les investisseurs potentiels ont cité l’instabilité politique comme un obstacle.
Sans assurance de la part du gouvernement français ou de l’UE, l’hostilité et l’instabilité croissantes, associées à l’attitude plus complaisante des gouvernements à l’égard des politiques russes et chinoises, décourageront probablement les investissements du secteur privé.
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