L’enquête sur qui a abattu l’avion présidentiel en 1994, qui a déclenché le génocide au Rwanda, sera officiellement close, selon la Cour de cassation française.
« L’enquête était terminée et il n’y avait pas suffisamment d’accusations portées contre qui que ce soit pour avoir commis les crimes allégués, ni aucune autre infraction », a déclaré mardi le tribunal, rejetant l’appel déposé par les familles des victimes de l’attaque au missile qui a frappé le président rwandais de l’époque. Juvénal Habyarimanaavion du 6 avril 1994.
Le groupe avait demandé aux juges d’annuler l’ordonnance du tribunal inférieur d’abandonner l’affaire.
Cette enquête a impliqué des personnes proches de l’actuel président rwandais Paul Kagamé et elle avait été marquée par une série de mandats d’arrêt qui ont tendu les relations entre Paris et Kigali.
« Evidemment cette décision déçoit les plaignants rwandais, mais en réalité le mal est fait depuis longtemps », a déclaré l’avocat Philippe Meilhac, représentant la veuve de Habyarimana, Agathe.
Les avocats de la défense, Leon-Lef Forster et Bernard Maingain, ont déclaré que cette décision était une victoire pour les soldats rwandais qui avaient été « accusés à tort » par un juge français en 2006, arguant que l’enquête était apparemment politique.
Ils ont ajouté que cette bataille juridique contribuera également à rendre justice aux victimes du génocide.
Mystère de l’avion abattu
La chute de l’avion est considérée comme l’événement qui a déclenché le génocide de 100 jours, au cours duquel plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsis et des Hutus modérés, ont été tuées par des Hutus extrémistes.
Dans l’avion se trouvaient Habyarimana et le président burundais Cyprien Ntaryamira, en route pour des discussions en Tanzanie sur la crise rwandaise.
Les deux hommes étaient en pourparlers avec Kagame, alors chef du groupe rebelle du Front patriotique rwandais (FPR), majoritairement tutsi.
Les membres de la famille de l’équipage de conduite français décédé dans l’attaque ont porté leur affaire devant un tribunal français en 1998.
Bien que les enquêteurs français aient cru que les rebelles de Kagame avaient tiré le missile alors que l’avion atterrissait à Kigali, ils ont ensuite examiné la possibilité que des extrémistes hutus, mécontents de la position modérée de Habyarimana, soient les coupables. Les deux théories ont émergé les mains vides.
Un rapport d’un expert français en 2012 indiquait que l’avion avait été touché par des missiles depuis un champ où la garde présidentielle de Habyarimana était stationnée à l’époque.
Les magistrats instructeurs ont décidé de classer l’affaire en décembre 2018 en raison d’un manque de preuves solides, ce qui signifiait que les allégations étaient fondées uniquement sur des témoignages « pour la plupart contradictoires ou impossibles à vérifier ».
Ils ont également indiqué qu’il y avait une « atmosphère néfaste » autour de l’affaire, citant des meurtres, des disparitions de témoins et des témoignages manipulés.
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