Éric Zemmour est de retour. Le spectre de la politique française a passé l’été à panser ses plaies après l’anéantissement de son parti d’extrême droite Reconquête lors des élections législatives de juin, mais dimanche il adressé
plusieurs milliers de supporters lors d’un rassemblement dans le sud de la France.
C’est, espère Zemmour, une opportunité de relancer sa carrière politique et à en juger par ses récentes apparitions dans les médias, il ne sapera pas sa rhétorique d’extrême droite. clôture s’opposer
l’immigration, les extrémistes écologistes et les sanctions contre la Russie, Zemmour reprend là où il s’était arrêté au printemps. Lorsqu’un intervieweur lui a suggéré qu’il avait payé le prix électoralement pour s’être trop focalisé sur l’immigration, Zemmour réponse: ‘Je me suis trompé lors des élections, mais l’histoire me donnera raison.’
L’été fournit certainement beaucoup de grain pour le moulin de Zemmour. Des centaines d’immigrants illégaux continuent chaque semaine de traverser la frontière entre la France et l’Italie, tandis que les routes deviennent de plus en plus dures. Zemmour a établi
un nouveau mot pour décrire ce phénomène – « francocide », affirmant que les victimes sont généralement françaises et les auteurs sont des immigrés.
La rhétorique de Zemmour a trouvé un écho auprès des plus de 2,5 millions d’électeurs qui ont voté pour lui au premier tour de l’élection présidentielle, mais c’est lui-même qui l’a retenu. Il n’a jamais été aussi populaire auprès des électrices, dont beaucoup voir
lui comme sexiste, tandis que les militants qui ont eu des contacts avec Zemmour soupir
de la manière « autocratique » dont il dirige son parti. Mais son échec le plus grave a été son mépris pour la classe ouvrière.
Passé signalé
fin juin, Zemmour imputait ses échecs politiques à la « classe ouvrière illettrée ». Non pas que le message soit trop étroit, se concentrant presque entièrement sur l’immigration et l’islam, sans dire un mot sur la hausse du coût de la vie due à la crise. Non, apparemment son esprit est perdu sur l’épais hoi polloi.
La semaine dernière, l’une des figures les plus en vue du mouvement des gilets jaunes, Jacline Mouraud, annoncé
il a quitté le parti Zemmour à cause du chef. « Les Français ne sont ni analphabètes, ni cultivateurs, ni édentés », a-t-il déclaré. « On ne peut pas prétendre vouloir sauver la France s’il n’aime pas la France.
Malgré ses difficultés politiques, Zemmour reste un favori des studios de télévision. Comme Donald Trump en Amérique, les diatribes de Zemmour augmentent les cotes d’écoute, mais contrairement à Trump, elles ne se traduisent pas par des votes. C’est parce que Trump s’adresse à ses électeurs, et non à eux. Le seul espoir de survie politique de Zemmour est une sorte d’alliance avec le Parti républicain de centre-droit, qui est en train d’élire un nouveau président. Ils ont toujours mieux convenu à Zemmour qu’au Rassemblement national parce qu’ils appartenaient à la classe moyenne et étaient plus libéraux économiquement que le parti de Marine Le Pen.
Les deux têtes de liste à la présidence des Républicains, Bruno Retailleau et Eric Ciotti, ont pris ces derniers jours leurs distances avec la perspective de toute forme de coalition avec Zemmour. « Les bonnes idées sont majoritaires dans ce pays, mais d’autres les ont détournées, tant au gouvernement qu’à droite », a dit
Ciotti, se référant à la récente rapport
qui dit que les électeurs français penchent plus que jamais dans cette direction. « Quand le flanc droit est le flanc droit, il n’y a pas de place pour le flanc le plus à droite. »
Ciotti, député à Nice, incarne le Parti républicain d’extrême droite et, de manière réaliste, son élection à la présidence est la seule façon pour le parti de rester pertinent. Il était intransigeant sur l’immigration, la criminalité et l’islamisme, bien que contrairement à Zemmour, il ait pris soin de faire la distinction entre l’islam religieux et l’idéologie politique de l’islamisme.
Néanmoins, il y a des éléments centristes au sein du Parti républicain qui considèrent Ciotti comme un « Zemmour-lite » et ils ont a dit
ils quitteront le parti s’il est élu président.
Où iront-ils? À Macron, qui a attiré un certain nombre d’éminents républicains dans son parti ces dernières années, notamment ses ministres des Finances et de l’Intérieur. Les républicains peuvent rebondir sous Ciotti s’ils redeviennent socialement conservateurs et économiquement libéraux. Leur erreur ces dernières années a été de croire que le meilleur moyen de contrer Macron était de l’imiter. Mais Macron est essentiellement un progressiste de centre gauche, premier en Europe et deuxième en France. En se déplaçant vers le centre au cours des cinq dernières années, tout ce que les républicains ont fait, c’est voir leur représentation au parlement chuter de 112 sièges à 61, moins que les 89 députés de Le Pen.
Il fallait maintenant se diriger dans l’autre sens, s’éloigner du centre vers la droite sans trop s’éloigner du territoire de Zemmour. Quant à Zemmour, ses apparitions à la télé continueront d’agiter les cours de bavardage mais il sera très probablement faire place l’année suivante pour la vice-présidente de son parti, Marion Maréchal, ancienne députée du Front national et neveu de Marine Le Pen. Il est également apparu à la télévision ce mois-ci, habilement éviter de
des questions sur l’aptitude de Zemmour à diriger le parti. Le couple partage une vision similaire de la vie, mais la marque de fabrique de Maréchal est son attirance à travers l’âge, le sexe et la classe. Il avait également une culture politique, contrairement à Monsieur Zemmour.
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