Une crise politique éclate en France après la démission d’un ministre suite au projet de loi sur l’immigration | France

Emmanuel Macron et son gouvernement centriste sont aux prises avec une crise politique croissante en France après la démission d’un ministre pour protester contre un projet de loi controversé sur l’immigration soutenu par des groupes d’extrême droite.

Aurélien Rousseau, nommé ministre de la Santé il y a cinq mois, a proposé sa démission immédiatement après que les législateurs ont adopté la loi mardi soir. Mercredi peu après midi, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré que la proposition avait été acceptée.

Plusieurs autres ministres, dont Clément Beaune, chargé des transports, qui avait exprimé son opposition au projet de loi, auraient été convoqués pour rencontrer la première ministre, Élisabeth Borne, après le vote, afin d’éviter de nouvelles désertions ministérielles.

L’Elysée a déclaré que Macron ferait une déclaration depuis le palais mercredi lors d’un débat télévisé aux heures de grande écoute. Cependant, un communiqué de France Télévisions annonçant sa présence indique que le président parlerait des « moments clés » de 2023 et des faits marquants de l’année à venir.

Le projet de loi initial sur l’immigration, qui avait été rédigé pendant 18 mois, a été abandonné ce mois-ci lorsque les législateurs de l’opposition l’ont expulsé de l’Assemblée nationale avant qu’il puisse être débattu. En conséquence, le gouvernement, qui ne dispose pas de majorité à la chambre basse, a laissé la décision à une commission mixte de sept députés et sept sénateurs de la chambre haute – contrôlée par la droite – de trouver un compromis.

Lorsque le projet de loi, déjà controversé, est revenu à la Chambre, les sénateurs avaient mis en œuvre tellement de mesures dures – y compris des « quotas » d’immigration et des restrictions sur les prestations sociales de certains migrants au chômage – que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen l’a qualifié de mesure sévère. une « victoire idéologique » pour la politique anti-immigration de son parti.

Borne a nié l’existence d’une crise au sein du gouvernement. Il a insisté sur le fait qu’il avait « veillé à ce que ce projet de loi respecte nos valeurs » et que la loi contienne « des mesures utiles et efficaces que nos concitoyens attendaient ».

Les députés du parti Renaissance de Macron étaient divisés sur la loi, avec 27 députés votant contre et 32 ​​abstentions, mais Borne a insisté sur le fait que le projet de loi serait adopté même sans le soutien des 88 députés de droite du Rassemblement national (RN). L’analyse des résultats du vote montre que si le RN vote contre le projet de loi, celui-ci échouera.

Véran a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous savons que résoudre le problème de l’immigration est une mission dangereuse. Nous n’avions qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale… alors nous avons tourné à droite. Nous savons que la loi sera le résultat d’un compromis. Depuis hier, chacun tente d’imposer son propre récit. Que [RN] et la droite veut crier victoire.»

Le texte a été transmis au Conseil constitutionnel du pays, qui dispose d’un mois pour vérifier si certaines clauses sont inconstitutionnelles et devraient être supprimées avant d’être incluses dans le texte législatif.

Le Conseil examinera spécifiquement si les « quotas » d’immigration limitant le nombre de personnes admises en France au cours des trois prochaines années et limitant l’accès des personnes aux prestations sociales sont discriminatoires et donc illégaux. Le gouvernement considère que ces deux mesures sont contraires à la Constitution.

Charlotte Baudin

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