Revue de restaurant : Libertine dans le West Village

Il existe un type de bistro new-yorkais que les gens adorent car il leur rappelle les autres bistros new-yorkais. Certains des exemples les plus anciens de ce type ont été réalisés en imitant des lieux réels dans la France actuelle, mais certains des exemples les plus jeunes ne vont pas aussi loin en matière d’inspiration. Ils ont juste fait le tour des bistros, brasseries et autres bistro-brasseries de Manhattan. (La frontière entre les deux, encore nette en France, est toujours floue ici.)

Carrelage dépareillé, miroirs brisés, menu toujours composé de steak frites, supe à l’oignon et salade niçoise, tout est répété et recyclé au point de perdre tout lien avec la France. Ils évoquent peut-être de bons souvenirs de la cuisine française, mais une grande partie de cette cuisine française est consommée dans la salle à manger construite par Keith McNally.

Mais de temps en temps, nous avons un bistro à New York où vous pourrez déguster un avant-goût de la France. Je sais Libertin j’en étais un dès que je l’ai goûté oups mayonnaise.

Si courante dans les cafés et bistrots français qu’elle est presque considérée comme allant de soi, la mayonnaise aux œufs n’a jamais vraiment fait son chemin aux États-Unis. Dans sa forme classique, ce plat est essentiellement une salade aux œufs non préparée : œufs durs, légumes verts croquants, mayonnaise, The End. La cuisine de Max Mackinnon chez Libertine ne les prépare pas sous une forme classique, ce qui est bon signe, car cela montre qu’il n’a pas copié une recette de 1974.

Le jaune n’est pas pâle. Ils sont aussi lisses que de la gelée. Au lieu de l’incontournable mini-salade, le croquant est saupoudré d’œufs de truite, de minuscules bulles qui collent à votre palais. La mayonnaise elle-même est crémeuse, aérienne, presque mousseuse et fluide ; il nappe l’assiette comme une crème anglaise. La sauce est aussi délicieuse que n’importe quel œuf à la coque, et le goût est typiquement français mais pas tout à fait familier.

M. Mackinnon et son partenaire commercial, Cody Pruitt, ont ouvert Libertine en mai dans un coin près de l’extrémité ouest de Christopher Street, dans le West Village. L’idée est venue de M. Pruitt, tout comme la carte des vins, dédiée aux producteurs français non-interventionnistes. (Il est également directeur général d’un bar à vins naturels Anforaà quelques pâtés de maisons.)

Le Baratin et L’Ami Jean sont souvent décrits par des termes tels que « dépouillé » ou « dépouillé ». On ne dirait pas ça de Libertine, mais selon les standards des bistros new-yorkais, ce n’est tout simplement pas génial. Les murs sont nus à l’exception des affiches de voyage de Dalí, des lithographies et des affiches encadrées de Cy Twombly. L’album « Vous êtes en état d’arrestation » de Serge Gainsbourg avec des photos d’identité judiciaire où elle a l’air aussi morale qu’on pourrait s’y attendre. Autour de la salle se trouvent également plusieurs tableaux noirs, le seul menu que vous obtiendrez.

Il y a probablement suffisamment d’espace libre entre la table et le bar en fer blanc pour qu’un couple puisse danser sur le carrelage. Cela est dû en partie au fait que les deux sommets sont petits. Pour deux personnes ayant un gros appétit, la taille pourrait être trop petite.

Aussi, il n’est pas rare ici de voir deux personnes préparer un repas composé de trois entrées. Essayez ceci à L’Ami Jean et le serveur vous regardera probablement comme si vous mâchiez sérieusement une serviette. Mais vous ne vous démarquerez pas chez Libertine si vous et un ami les cuisinez dans, disons, des coquilles Saint-Jacques râpées dans leur coquille (oignons verts en dessous, coquilles Saint-Jacques finement tranchées à peine réchauffées et badigeonnées de beurre d’algues) et un steak tartare (coupé à la main, assaisonné d’un focus laser, garni d’échalotes frites et, peut-être en exagérant, d’un œuf mi-cuit) et d’une simple salade verte qui est un modèle absolu de la forme (avec beaucoup d’estragon frais, de ciboulette et de sel feuilleté, habillée d’un savagnin vinaigrette par quelqu’un qui sait faire de la vinaigrette).

Il y a une autre entrée à considérer, le chou farci de homard. Il s’agit essentiellement d’une saucisse de fruits de mer, avec des morceaux de homard suspendus dans une mousse sucrée de pétoncles. Les tendres feuilles de chou agissent comme une peau qui maintient le tout ensemble. Cela ne serait pas hors de propos pour Alain Ducasse, même si M. Ducasse le servira probablement avec une sauce américaine qui demande deux jours de préparation. M. Mackinnon l’enrobe simplement de crème fraîche, puis verse un filet d’huile de poireau sur le dessus.

Vous pouvez également avoir une entrée suivie d’un plat principal, ce qui semble bizarre à New York de nos jours. Cependant, le plat principal ne fait pas aussi souvent son effet que les entrées. La cuisine a l’habitude de trop cuire la lotte. Le poulet doré à moitié rôti, ou poule dorée, doit son nom à la graisse jaune vif sous la peau, qui serait le résultat d’un régime à base de maïs ancien que lui a donné un agriculteur amish de Pennsylvanie. C’était l’un des poulets les plus savoureux que j’ai jamais goûté. Avec un peu plus de sel, notamment sur la peau, ce demi-poulet peut coûter 64 $.

Le canard est-il un bon achat pour 72 $ ? Il était livré en deux portions, un petit gratin confit sous les pommes de terre et une assiette séparée de tranches de magret au poivre. Les deux sont bons, et ses seins sont si beaux que vous pourriez remettre votre portefeuille et dire : « Prends mon argent, s’il te plaît.

Ou peut-être que ta tête est plus haute que la mienne. Dans ce cas-ci, il y a de la pure saucisse pour 29 $. Sur un lit de pommes de terre se trouve un morceau de saucisse de porc courbé, assaisonné d’ail, cuit jusqu’à ce qu’il soit rose et juteux comme une pêche mûre.

Cela aurait été génial avec une bouteille de Brouilly à 50 $. Il y en a un sur la liste pour 75 $, l’un des prix à trois chiffres les plus bas. Le cœur de Libertine est peut-être en France, mais l’immobilier est toujours dans le West Village.

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Lancelot Bonnay

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