Onde de choc en France alors que la loi sur les privilèges est retirée du projet de loi | Rob Harkavy

Une disposition du nouveau projet de loi étendant le privilège client-avocat aux conseils d’entreprise a été rejetée par le Conseil constitutionnel français.

Dans une décision qui a ébranlé les milieux juridiques et économiques français, le Conseil constitutionnel français a annulé la semaine dernière les dispositions de la loi sur la magistrature relatives au privilège d’un avocat. Le conseil, souvent qualifié de « sages », a rejeté tous les arguments contre le maintien de cette disposition.

Le 16 octobre, le Conseil a fait l’objet de pressions de la part Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), une alliance de partis politiques de gauche en France, qui a fait valoir que l’octroi du privilège client-avocat aux conseillers juridiques d’entreprise entraverait les pouvoirs de contrôle des autorités de régulation et rendrait difficile l’identification des violations commises par les entreprises. Cette opinion contraste fortement avec celle de la plupart des barreaux, qui affirment que la protection de la confidentialité des conseils juridiques constitue « une avancée majeure pour l’État de droit, la bonne administration de la justice et la protection de l’économie ». souveraineté de notre pays et de ses entreprises », ajoutant que la disposition actuellement interdite garantirait une application efficace de la loi contre les tribunaux et les autorités étrangères, même en cas d’application extraterritoriale du droit étranger.

Cette décision a été un coup dur pour le monde des affaires, qui craignait que le fait de ne pas accorder de privilèges nuise à la compétitivité de la France sur la scène mondiale, comme l’a déclaré le député Jean Terlier : « parce qu’elles ne bénéficient pas de privilèges légitimes, nos entreprises sont considérées au niveau international comme affectées par les la peste . »

Il semble que la principale objection de la Commission concernait la disposition, qui a été ajoutée après le dépôt du projet de loi initial et a donc été classée comme disposition invalide. une législature arrogante (avenant législatif), inconstitutionnel, par la décision du Conseil : « Introduit en première lecture, le paragraphe IV de l’article 49 n’a rien à voir, même indirectement, avec les dispositions de l’article 19 du projet de loi originel, relatif au diplôme requis pour l’admission. profession officielle. Elle n’est pas non plus liée, même indirectement, à d’autres dispositions contenues dans le projet de loi soumis au Sénat.

Nicolas Walkerpartenaire avec Reed Smith à Paris, a approfondi le concept d’avenants législatifs, expliquant : « De nombreux systèmes juridiques à travers le monde interdisent les « avenants législatifs », c’est-à-dire les amendements indirects à un projet de loi. L’idée principale ici est qu’il devrait y avoir un lien minimum entre les buts et objectifs d’un projet de loi, au début du processus parlementaire, et la loi finale qui est adoptée. La Cour constitutionnelle française a adopté une position de plus en plus dure envers les législateurs ces dernières années. Les exigences constitutionnelles concernant le lien entre les amendements et les projets de loi ont été énoncées pour la première fois dans le décret no. 85-198 DC du 13 décembre 1985, et depuis 2006, la Cour critique de plus en plus les dispositions qui constituent une réglementation légale, à cause du poste même si cela n’est pas contesté par l’auteur de référence. Dans ce cas, la Cour considère que les dispositions concernant le privilège légal de fournir des conseils aux conseillers juridiques (entre autres dispositions légales) n’ont pas de relation suffisamment directe avec les objectifs énoncés dans le projet de loi.

Le problème est loin d’être résolu, et Walker a ajouté : « Les propositions sont toujours valables – le gouvernement n’a fait aucune déclaration officielle, mais nous espérons pleinement que les dispositions condamnées comme « contrôlantes » seront réintroduites dans la nouvelle loi. , et réadopté, mais nous ne pouvons pas dire quand cela se produira à ce stade.

Maxime Sénoassocié dans une entreprise française Le voile de Jourded’accord, dis CDR: « Cette question risque fort d’être à nouveau soulevée dans un contexte différent. En effet, cette disposition (un premier amendement du sénateur Hervé Marseille) semble avoir été adoptée politiquement, et a été largement soutenue par les sénateurs, puis par le gouvernement après avoir été adoptée en audience publique le 8 juin 2023 avec un avis favorable du Sénat. Commission des lois. .»

« Cependant », poursuit Seno : « il semble qu’il y aura un débat important sur la question de savoir si cette proposition doit être renforcée, car Conseil national des barreaux (une sorte d’organisme national de réglementation du barreau) considère clairement que le secret professionnel des avocats d’entreprise tend à porter atteinte au secret professionnel de l’avocat. En revanche, pour un grand nombre de barreaux, la confidentialité des avis des avocats constitue « une avancée majeure pour l’État de droit, la bonne administration de la justice et la protection de la souveraineté économique ». De plus, les partis de gauche au Parlement français font référence une législature arrogante important pour Conseil constitutionnelil est clairement indiqué que ce privilège ne garantit pas l’ordre économique de la société et, incidemment, entrave la réalisation de l’objectif constitutionnel de traquer les auteurs de violations.»

Lorsque le projet de loi – y compris son corps législatif – a été adopté par l’Assemblée nationale française en octobre, Association Bougartchev Moyne partenaire Emmanuel Moyne explique le paysage actuel, raconte CDR: « En droit français, il n’y a pas d’avocats d’entreprise. Ils ne sont inscrits ni au Barreau de Paris ni au Barreau d’une autre ville : ce sont des salariés de l’entreprise, exerçant en qualité de conseiller juridique d’entreprise.

Moyne poursuit : « Toutes les réglementations qui s’appliquent au travail des avocats en France ne s’appliquent pas à leur secret professionnel, et leurs conseils ne sont pas couverts par le secret professionnel. Ainsi, par exemple, lorsque [an in-house counsel] Lorsqu’on leur demande de fournir des conseils juridiques au PDG, les documents pourraient être utilisés contre eux, contre le PDG ou contre l’entreprise.

Dans un monde de plus en plus globalisé, où les pays se font concurrence pour une part du gâteau des affaires internationales, cette dernière décision ne devrait pas profiter aux entreprises françaises : 2023 n’est pas une bonne année pour la confiance des entreprises, qui est tombée à 98,30 points en octobre contre 105. points en février de cette année. La confiance des entreprises en France est en moyenne de 100,02 points depuis 1976.

Photo : Pixabay.

Lancelot Bonnay

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