Les groupes juifs de gauche en France, bien qu’unis par la foi, sont confrontés à de nouvelles divisions politiques

L’anecdote est révélatrice. Après avoir annulé sa participation au débat organisé à Paris par Tsedek ! à propos du film sur l’Holocauste Zone d’intérêt, l’historien nazi Johann Chapoutot affirmait avoir confondu ce groupe juif de gauche avec un autre groupe juif de gauche, Golem. Il faut dire que leurs militants ont beaucoup de points communs : ils sont juifs, de gauche et fortement engagés contre toute forme de racisme. En effet, ils ont organisé des manifestations similaires contre les récentes lois sur l’immigration, qui durcissaient les exigences imposées aux étrangers.

Mais l’analyse de la période depuis le 7 octobre est très différente entre les groupes antisionistes (Tsedek!, mais aussi l’Union des juifs de France pour la paix, UJFP) et des mouvements comme Golem, créé pour lutter contre l’antisémitisme. dans France : Ils ne partagent pas la même compréhension de l’antisémitisme ni la même vision du conflit israélo-palestinien.

Golem et les déçus s’en vont

Le 7 octobre a été un double traumatisme pour de nombreux Juifs de gauche en France : au choc de l’attaque du Hamas s’ajoute le sentiment de trahison de la part de leur propre camp politique. Minorité de la population juive française « tournée à droite », de nombreux juifs de gauche « ne se reconnaissent plus dans La France Insoumise ». [far left] depuis [party leader Jean-Luc] Mélenchon et d’autres ont minimisé l’importance des attentats du 7 octobre », a déclaré Michel Wieviorka, sociologue et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.

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Simon*, citoyen arabe juif de 33 ans originaire de Tunisie, a déclaré : « J’ai l’impression que mon parti politique m’a abandonné. Je me suis rebellé en refusant de qualifier ces actes de barbares et d’antisémites, et de les faire passer pour des résistance. » Ce sentiment de solitude est revenu les hanter le 12 novembre, lors d’un rassemblement contre l’antisémitisme organisé par le gouvernement, auquel ont participé plus de 182 000 personnes. L’absence de certains groupes politiques les blesse et la présence de groupes de droite les met en colère.

C’est à ce moment-là que le Golem est apparu pour la première fois. Créé la veille des manifestations, le mouvement tire son nom d’une créature de la mythologie juive, censée avoir défendu les Juifs des pogroms. Le collectif s’est fait connaître lors des manifestations en tentant d’expulser les membres du parti d’extrême droite Rassemblement National.

Simon, enthousiaste, a décidé de rejoindre Golem : « C’était pour moi la seule bonne réaction. J’avais déjà erré dans de nombreux ‘cercles de gauche’ et je me battais toujours sur la question de l’antisémitisme. Golem a été créé pour faire entendre les voix juives de gauche. C’était quelque chose que j’attendais depuis longtemps. » Depuis, Simon a participé à ses premières actions militantes, comme le collage d’affiches antisémites devant le siège de La France Insoumise.

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Charlotte Baudin

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