Le ministère français de la Défense sélectionne une startup pour développer des ordinateurs quantiques

L’agence française des marchés publics de défense a déclaré avoir attribué des contrats à cinq startups nationales de recherche informatique pour développer une technologie qui permettrait au pays de disposer de deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels d’ici 2032, dans le but de développer des systèmes quantiques pouvant être utilisés pour les besoins de la défense.

Les accords-cadres avec les cinq sociétés – Alice & Bob, C12, Pasqal, Quandela et Quobly – s’élèvent à 500 millions d’euros (545 millions de dollars), a indiqué le ministère des Forces armées dans un communiqué envoyé par courrier électronique le 6 mars.

Le président Emmanuel Macron a annoncé il y a trois ans une stratégie nationale quantique pour doter son pays des ressources informatiques nécessaires pour garantir la souveraineté française sur le terrain. L’informatique quantique exploite les lois de la physique quantique dans le but de résoudre des problèmes complexes plus rapidement que les ordinateurs classiques, un objectif connu sous le nom d’excellence quantique.

« La technologie quantique revêt une grande importance pour les forces armées, avec des applications potentielles dans la cryptographie ou les communications », a indiqué le ministère dans un communiqué. « La révolution en cours va nous permettre de comprendre notre environnement avec une précession sans précédent, de découvrir de nouveaux matériaux, d’explorer de nouvelles façons de transmettre l’information, de naviguer vers des endroits inaccessibles aux réseaux GPS. »

Le programme de développement d’un prototype d’ordinateur quantique sera coordonné par l’Agence du numérique de défense, connue sous son acronyme français AND, et fait partie de l’agence d’achat.

Google, IBM et d’autres ont construit la première vague d’ordinateurs quantiques, mais les défis liés à la stabilité et à l’évolutivité signifient que les applications commerciales se heurtent encore à des obstacles. En informatique quantique, les informations sont stockées dans des bits quantiques, ou qubits, qui peuvent exister simultanément dans plusieurs états, permettant potentiellement à la technologie de surpasser les systèmes traditionnels basés sur des bits binaires.

La France a annoncé il y a deux ans un réseau informatique quantique hybride pour connecter les systèmes traditionnels et les ordinateurs quantiques, les mettant à la disposition des instituts de recherche, des startups et des partenaires industriels.

Les cinq startups françaises « ont toutes les qualités nécessaires pour relever ce défi, mais il est trop tôt pour dire laquelle d’entre elles parviendra à surmonter les différents obstacles d’ingénierie, de fabrication et d’industrialisation », a indiqué le ministère. « C’est pourquoi ce partenariat prend la forme d’un concours en trois étapes : preuve de concept, maturation, puis industrialisation. »

Quatre ans après le début du programme, les trois projets les plus réussis seront retenus pour développer les meilleurs qubits logiques possibles, selon le ministère. Pendant huit ans, le concours se limitera à deux technologies, qui continueront à se développer depuis des prototypes d’ordinateurs, ciblant 128 qubits logiques, jusqu’à des systèmes commerciaux, ciblant 2 048 qubits, et utilisables par leurs premières entreprises. client.

Basé à Paris Alice et Bob a été fondée en 2020 et a levé plus de 30 millions d’euros en travaillant sur un ordinateur quantique universel avec correction d’erreurs. C12fondée la même année et également basée dans la capitale française, utilise des nanotubes de carbone pour construire son processeur quantique, après avoir levé 10 millions d’euros de financement d’amorçage en 2021.

Pascalqui a été fondée en 2019, a levé à ce jour plus de 140 millions d’euros et développe un ordinateur quantique utilisant des atomes neutres disposés en réseaux. Quandela a levé plus de 50 millions d’euros en novembre et utilise la photonique comme technologie de choix, qui, selon la société, est relativement facile à mettre à l’échelle et fonctionne principalement à température ambiante. Très mauvais développe un processeur informatique quantique tolérant aux pannes qui, selon elle, peut être fabriqué à partir d’usines de semi-conducteurs existantes, et la société grenobloise a clôturé en juillet son premier tour de table à 19 millions d’euros.

Rudy Ruitenberg est correspondant Europe de Defence News. Il a débuté sa carrière chez Bloomberg News et possède une expérience dans les domaines de la technologie, des marchés des matières premières et de la politique.

Lancelot Bonnay

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