Le militant bahreïnien a déclaré qu’il était rentré chez lui pour son père malgré les craintes d’être arrêté.

Maryam al-Khawaja a déclaré à l’AFP qu’elle s’attendait à être arrêtée à son arrivée dans le royaume du Golfe, où elle a été reconnue coupable par contumace d’avoir attaqué la police lors de sa dernière visite en 2014, une accusation qu’elle nie.

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, accompagnera Khawaja car « il n’y avait pas d’autre option pour sauver la vie d’Abdulhadi », a-t-elle déclaré dans une interview.

Olive Moore, directrice par intérim du groupe de défense des droits humains Front Line Defenders où Abdulhadi a travaillé, rejoindra également Khawaja aux côtés du secrétaire général d’Action Aid-Danemark, Tim Whyte.

Le groupe s’est rendu à Bahreïn après qu’une grève de la faim massive impliquant au moins 800 prisonniers et ayant duré 36 jours, selon des militants, ait été interrompue lundi suite à une offre d’amélioration des conditions.

Khawaja est inquiet pour la santé de son père, le citoyen dano-bahreïnien Abdulhadi al-Khawaja, qui, selon lui, a poursuivi sa grève de la faim pour protester contre le manque d’accès aux soins médicaux.

« J’ai pris cette mesure parce que la vie de mon père était en danger et je ne pouvais plus rester les bras croisés en attendant l’appel téléphonique m’informant qu’il était mort en prison », a déclaré Maryam al Khawaja.

Par conséquent, j’ai pris cette mesure en dernier recours pour tenter de sauver la vie de mon père.

La Direction générale de la réforme et de la réhabilitation de Bahreïn a nié dans un communiqué à l’AFP que Khawaja était en grève de la faim et a déclaré qu’il avait reçu « tous les soins médicaux nécessaires » et qu’il n’avait « aucun problème de santé grave ».

Khawaja a été condamné à perpétuité en 2011 pour avoir organisé des manifestations dirigées par des chiites contre le gouvernement. Il fait partie des nombreux dissidents emprisonnés depuis que les autorités, soutenues par l’armée saoudienne, ont pu réprimer les manifestations.

La grève de la faim massive a déclenché des manifestations de rue à petite échelle, quasi quotidiennes, sur l’île stratégiquement située, un allié clé des États-Unis qui héberge la cinquième flotte de la marine américaine et se trouve de l’autre côté du Golfe, face à la théocratie chiite iranienne.

Callamard a déclaré que Maryam al-Khawaja « risquait d’être arrêtée et maltraitée, comme cela s’est produit auparavant », et a qualifié les allégations portées contre elle de « ridicules ».

« Nous voulons être là comme une forme de protection, la protection minimale que nous pouvons offrir à la fille d’un défenseur des droits humains et à une défenseuse des droits humains elle-même », a déclaré Callamard à l’AFP.

C’est une mission d’amour. Il s’agit d’une mission de détermination visant à faire comprendre au monde ce qui s’est passé à Bahreïn, ce qui est arrivé à Abdulhadi et le fait que si nous attendons plus longtemps, il pourrait mourir. C’est une mission pour lui sauver la vie. « 

La visite des droits de l’homme de l’ONU reportée

Une visite prévue cette semaine par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme pour inspecter la prison a été reportée à la demande du gouvernement bahreïnien, a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’agence.

Maryam al Khawaja, qui a été condamnée à un an de prison pour avoir agressé deux policières en 2014, et qui a encore quatre autres affaires en cours, a ajouté : « J’avais vraiment peur d’être arrêtée.

« J’y suis allé en sachant que cela pourrait signifier que je passerai le reste de ma vie en prison », a-t-il déclaré.

Abdulhadi al-Khawaja, Maryam et sa sœur Zainab ont été nominées pour le prix Nobel de la paix en 2013. Le père a reçu le prestigieux prix Martin Ennals pour son militantisme en faveur des droits humains en 2022.

Sa détention a été qualifiée d’« arbitraire » par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire en 2012, car elle résulte de l’exercice des droits fondamentaux.

Maryam al-Khawaja se prépare à revenir alors que le prince héritier de Bahreïn, le Premier ministre Salman bin Hamad Al Khalifa, s’entretient avec de hauts responsables à Washington.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a signé mercredi un nouvel accord de sécurité avec le prince héritier, s’est engagé à soulever les questions de droits de l’homme avec le royaume.

Lorsqu’on lui a demandé si Khawaja serait arrêté à son retour, un porte-parole du gouvernement bahreïnien a déclaré à l’AFP : « Les personnes reconnues coupables par un tribunal doivent se soumettre à une procédure régulière et régulière ».

Rochelle Samuel

"Un fauteur de troubles incurable. Praticien de la télévision. Évangéliste de Twitter subtilement charmant. Entrepreneur de toujours."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *