L’ancien Premier ministre dénonce le « sexisme dangereux » de la politique française

Elisabeth Borne, deuxième femme à occuper le poste de Premier ministre français, a dénoncé vendredi 8 mars le « sexisme dangereux » qui, selon elle, imprègne toujours la politique française. « Nous n’avons pas le sexisme débridé » qu’Edith Cresson, la première femme à diriger le gouvernement français, a connu de 1991 à 1992, « mais il existe sans doute encore des formes de sexisme plus dangereuses », a déclaré vendredi Borne sur la radio RTL. Journée de la femme.

Borne, 62 ans, a dirigé le gouvernement Macron entre 2022 et 2024. À la demande de Macron, il a démissionné en janvier, remplacé par Gabriel Attal, 34 ans, devenu le plus jeune chef du gouvernement français. Le nouveau cabinet a été critiqué par certains car tous les postes de direction – affaires étrangères, affaires intérieures, finances et défense – sont désormais occupés par des hommes.

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Borne a déclaré que les femmes en politique sont « toujours » comparées aux hommes. « Les hommes politiques ont tous intérêt à mettre en œuvre des codes masculins, à éliminer la concurrence », a-t-il ajouté. Il a également déclaré que tous les successeurs potentiels seraient des hommes. « C’est comme si les commentateurs se disaient : ‘ça fait 20 mois qu’on a une femme Premier ministre, ça y est, on revient à une vie normale' », a-t-il déclaré. Il a déclaré qu’il restait encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable égalité, dans les domaines politique, économique et scientifique.

Même en cédant son poste à Attal le 9 janvier, Borne avait clairement exprimé son mépris pour le sexisme dans la politique française : « J’ai aussi souvent constaté qu’il y avait encore du chemin à parcourir pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Mais il a ajouté à la cérémonie dans un message aux femmes : « Attendez une minute, l’avenir vous appartient ».

Vendredi, Macron a fait de l’avortement un droit constitutionnel lors d’une cérémonie spéciale à Paris marquant une première mondiale. Borne s’est dit heureux de voir l’inclusion du droit à l’avortement dans la constitution, le qualifiant de « moment inhabituel d’unité ».

Le Monde

Charlotte Baudin

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