La justice française acquitte Air France et Airbus pour l’accident d’avion Rio-Paris

PARIS, 17 avril (Reuters) – Un tribunal français a acquitté lundi l’avionneur européen Airbus (AIR.PA) et Air France (AIRF.PA) pour « homicide involontaire », près de 14 ans après qu’un avion s’est écrasé dans l’Atlantique en provenance de Rio de Janeiro à Paris, tuant tout le monde.

La décision fait suite au procès public historique pour la disparition du vol AF447 dans une tempête équatoriale le 1er juin 2009, les familles de certaines des 228 victimes faisant campagne pour la justice depuis plus d’une décennie.

En annonçant le verdict, la juge de Paris, Sylvie Daunis, a énuméré les actes de négligence des deux sociétés, mais a déclaré devant une salle d’audience bondée que cela n’était pas suffisant pour établir un lien définitif avec la pire catastrophe aérienne en France en vertu du droit pénal français.

« Un éventuel lien de causalité ne suffit pas à caractériser une infraction », a déclaré le juge dans son jugement de 30 minutes qui a marqué la fin du premier procès pour homicide involontaire en France.

La famille a accueilli le verdict en silence après un procès parfois orageux de neuf semaines qui s’est tenu à la fin de l’année dernière.

« La disparue est morte une deuxième fois. Je me sens mal », a déclaré Claire Durousseau, qui a perdu son neveu dans un accident en 2009.

Les chefs de l’association principale des familles se sont dits « embarrassés et dépassés » par le verdict, qui a suivi un parcours juridique « chaotique » s’étendant sur plus d’une décennie.

« Le perdant, c’est d’abord et avant tout la justice française », a déclaré à la presse Daniele Lamy, présidente de l’association des victimes AF447 devant un palais de justice de Paris.

Les deux sociétés ont plaidé non coupables des accusations, pour lesquelles l’amende maximale de la société était de 225 000 euros (246 000 $). Les deux auraient payé des dommages-intérêts civils non divulgués.

La catastrophe de l’AF447 a été l’une des plus controversées de l’aviation et a entraîné un certain nombre de changements techniques et de formation.

Après une recherche de deux ans des boîtes noires de l’A330 à l’aide de sous-marins distants, les enquêteurs civils français ont découvert que le pilote avait répondu à un problème impliquant un capteur de vitesse de glace et une chute libre sans répondre à une alarme de décrochage.

Mais l’essai a également mis en lumière les discussions précédentes entre Air France et Airbus au sujet d’un problème croissant avec des « sondes Pitot » externes entraînant des lectures de vitesse.

Les essais visaient à déterminer si Airbus réagissait trop lentement au nombre croissant d’incidents liés à la vitesse et si la compagnie aérienne en faisait assez pour s’assurer que les pilotes étaient correctement formés.

Mais après neuf semaines de preuves parfois controversées, les procureurs eux-mêmes ont conclu qu’il n’y avait pas suffisamment d’informations pour établir la culpabilité, au grand dam des représentants des familles endeuillées qui ont refusé d’accepter la décision.

Un avocat d’Airbus a refusé de commenter après la décision.

Air France a exprimé sa « plus profonde compassion » pour les proches et a déclaré avoir confiance en tous ses pilotes et équipages.

(1 $ = 0,9130 euros)

Reportage de Tim Hepher, Juliette Jabkhiro, édité par Tassilo Hummel

Notre norme : Les principes de confiance de Thomson Reuters.

Lancelot Bonnay

"Érudit primé au bacon. Organisateur. Fanatique dévoué des médias sociaux. Passionné de café hardcore."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *