La jeune génération de députés revendique son siège au parlement français

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Les élections législatives françaises de juin 2022 ont vu une nouvelle génération de jeunes législateurs, cherchant furieusement de l’influence à l’Assemblée nationale. S’agit-il d’un véritable répit avec le passé ou n’est-ce qu’un renouveau théâtral parlementaire en suspens pour la France ?

Lorsque la Première ministre Lisabeth Borne a prononcé mercredi son premier discours très attendu au Parlement, la chef du gouvernement français minoritaire s’est heurtée à une opposition féroce, forçant la politicienne de 61 ans à continuer à se battre par des chants, des moqueries et des railleries.

Parmi les 577 députés nouvellement élus à l’Assemblée nationale, la chambre basse de la France, se trouvent de jeunes députés de moins de 35 ans.

Certains d’entre eux sont nouveaux, mais il y a aussi de nombreuses figures connues dans les rangs : d’Adrien Quatennens, 32 ans, de l’aile gauche dure France Insoumise ; à ceux mesurés, l’ancien porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, 33 ans ; à Jordan Bardella, 26 ans, protégé de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national. Les trentenaires comptent également Mathilde Panot, 34 ans, députée du Val-de-Marne et figure farouchement familière des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon.

Le raz-de-marée de jeunes députés est le résultat de l’effondrement des partis traditionnels de gauche et conservateurs en France, selon Hakim el Karoui, chercheur principal à l’Institut Montaigne.

La tendance a commencé en 2017, lorsqu’Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle à la tête d’un nouveau mouvement politique qui s’est transformé en un parti qui a balayé les voix des deux partis traditionnels. « Lorsque le Parti socialiste et le Parti républicain s’effondrent, cela laisse la place aux jeunes de se lancer en politique », a-t-il expliqué.

Emmanuel Rivière, directeur des études internationales chez Kantar Public, attribue le phénomène à une perte de respect généralisée pour les politiques. « Pour penser qu’il faut avoir de l’expérience en politique pour être efficace, il faut avoir le sentiment que les politiciens sont efficaces, et que les générations précédentes n’ont pas réussi à créer un climat de confiance », a-t-il déclaré.

Mais la Rivière a retracé la tendance une décennie avant la première victoire de Macron au scrutin de 2017, lorsque Nicolas Sarkozy, âgé de 52 ans, a remporté l’élection présidentielle de 2007.

« Quand Nicolas Sarkozy a été élu, il avait l’air jeune par rapport à [his predecessor] Jacques Chirac, et quand Emmanuel Macron a été élu, il paraissait encore plus jeune. Le destin politique est décidé beaucoup plus tôt maintenant », a-t-il déclaré.

« La parité gagne en importance »

Mercredi, alors que Borne peine parfois à se faire entendre à cause du tumulte au parlement, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a dû interrompre trois fois pour rétablir l’ordre.

L’épisode a mis en évidence une autre tendance : la féminisation de la politique française. Outre le premier ministre et le président de l’Assemblée nationale, cinq vice-présidents sur six à l’Assemblée nationale sont des femmes.

Pour Rivière, il y a un lien clair entre les femmes et les jeunes politiciens placés à des postes de responsabilité. « Quand des députés républicains perdent leurs sièges à l’Assemblée, cela ouvre des possibilités et fait de la place aux femmes », a-t-elle déclaré.

« La question de la parité prend de plus en plus d’importance, et il y a plus de femmes avec la mise à jour à partir de 2017 », acquiesce El Karoui.

Mais de nombreux experts ne savent pas si le jeune législateur peut renforcer la politique française. « Je ne suis pas sûr qu’une mise à jour générationnelle changera quoi que ce soit. Macron a été élu au pouvoir alors qu’il n’avait que 39 ans, il a promis une rupture avec le passé mais sa manière de faire de la politique reste très classique. Il a aussi un peu abusé de ses pouvoirs quand il était en lysée [presidential palace] et a la majorité à l’Assemblée nationale », a déclaré Rivière.

Après le discours de Borne, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise, est montée à la tribune et a accusé le Premier ministre de « se tenir à l’écart » du traditionnel vote de confiance, la tradition politique du Premier ministre de permettre aux députés de se donner confiance en votant. , un coup évité par Borne. Tout au long du discours féroce remettant en cause la légitimité du Premier ministre, Borne, le visage couvert d’un masque noir, est resté inexpressif, ne haussant les sourcils que de temps en temps.

La politique ne se réduit pas à une question d’âge. Même ainsi, la jeune génération de législateurs de la RPD peut raviver l’esprit des jeunes électeurs. Absence entre La tranche d’âge des 25-34 ans atteint 71% au premier tour des élections législatives.

Par conséquent, avoir des politiciens à l’Assemblée nationale qui ressemblent et écoutent les jeunes électeurs peut aider. D’un autre côté, a averti Rivière, « si l’Assemblée nationale est une assemblée barrière, une institution à ne rien faire, que les politiciens utilisent comme théâtre de leur opposition, alors elle ne peut que renforcer le retrait des gens de la vie politique ».

Charlotte Baudin

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