PARIS: La France s’est préparée samedi à choisir entre le président centriste Emmanuel Macron et la challenger d’extrême droite Marine Le Pen pour diriger le pays pendant les cinq prochaines années après une campagne électorale contestée et polarisée.
Macron est le favori pour être réélu lors du vote du deuxième tour de dimanche, et il y a des indications qu’il consolide son avance avec une performance agressive dans un débat électoral unique contre un Le Pen quelque peu défensif cette semaine.
Mais le président et ses alliés ont insisté la semaine dernière sur le fait que rien, avec une forte participation, n’est important pour éviter un choc en France comparable au scrutin de 2016 qui a conduit au Brexit en Grande-Bretagne et à l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
Les sondages en France métropolitaine ouvriront dimanche à 06h00 GMT et fermeront 12 heures plus tard, immédiatement suivis de projections qui prédisent généralement les résultats avec une certaine précision.
Mais les électeurs du territoire français d’outre-mer qui s’étend sur le monde et abrite près de trois millions de personnes ont commencé à voter tôt.
Le premier scrutin de l’élection a été effectué par un homme de 90 ans sur le territoire des petites îles de Saint-Pierre et Miquelon au large de la côte nord du Canada.
Des scrutins se sont ensuite ouverts dans les îles françaises des Caraïbes et dans la région sud-américaine de la Guyane française et le vote a ensuite commencé dans les zones du Pacifique puis de l’océan Indien avant de se dérouler sur le continent.
Environ 48,7 millions de Français ont le droit de voter.
La victoire de Le Pen enverrait des ondes de choc à travers l’Europe. Les dirigeants européens de gauche, dont le chancelier allemand Olaf Scholz, ont supplié la France de voter pour Macron plutôt que pour son rival.
Les enjeux étaient énormes : Le Pen deviendrait le premier dirigeant d’extrême droite de la France moderne et la première femme présidente. Macron deviendra le premier président français à être réélu en deux décennies.
S’il est élu, Macron devrait, dans un geste symbolique, s’adresser aux supporters sur le Champ de Mars, dans le centre de Paris, au pied de la Tour Eiffel.
Macron et Le Pen se sont lancés vendredi dans une dernière campagne électorale, lançant des attaques dans des interviews avant des bains de foule et des manifestations de dernière minute.
Le Pen a insisté sur le fait que les sondages qui donnaient la tête à Macron se révéleraient faux et ont visé les projets de son rival de repousser l’âge de la retraite à 65 ans contre 62 ans.
Macron a pour sa part déclaré que Le Pen tentait de dissimuler les plates-formes autoritaires « d’extrême droite » qui stigmatisent les musulmans avec des projets d’interdiction du foulard en public.
Mais la campagne a également connu des moments plus légers. Le regard perplexe de Macron lors des débats télévisés et sa chemise déboutonnée pendant une pause de campagne qui a aperçu sa poitrine velue sont devenus un mème Internet instantané.
Les sondages montrent que Macron est en tête d’environ 10 points de pourcentage. Le débat télévisé très attendu de mercredi n’a pas changé la tendance et a permis à Macron d’ouvrir davantage de brèches.
Mais le résultat devrait être plus proche qu’en 2017, lorsque les mêmes candidats se sont affrontés mais que Macron était en tête avec 66% contre 34%.
Les analystes disent que le taux d’abstention pourrait atteindre 26 à 28%, un gauchiste réticent devant soutenir le président pour assurer la victoire, bien que le record de 1969 pour un taux d’abstention de 31,1% au second tour ne devrait pas être battu.
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