La France envisage de faire payer les patients qui ne voient pas de médecin

Jusqu’à 10% des patients ne se présentent pas aux rendez-vous chez le médecin, révèle une nouvelle étude, ce qui incite à l’introduction d’appels pour des frais de «non-présentation».

Cela équivaut à près de deux heures de temps perdu par semaine pour un médecin et à près de 27 millions de rendez-vous manqués par an, indiquent le Conseil national de l’Ordre des médecins et l’Académie nationale de médecine.

Ils ont déclaré que cela « réduisait la disponibilité des médecins concernés, limitait l’accès aux soins pour les patients qui en avaient besoin et contribuait à l’augmentation du nombre de patients dans A&E.

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« Si des oublis de rendez-vous pris longtemps à l’avance ou des difficultés de dernière minute sont parfois en cause, cette analyse de l’absentéisme souligne la fréquence des rendez-vous multiples pris avec plusieurs praticiens au gré du patient.

« Cela témoigne du manque d’intérêt pour les soins de santé, qui sont considérés comme un bien de consommation. »

Les instances professionnelles ont appelé à des campagnes de sensibilisation du public pour mettre en lumière les conséquences de ce comportement.

Certains syndicats de médecins ont demandé aux patients qui manquent un rendez-vous sans préavis de payer entre 1 € et 5 €.

En septembre, le ministre de la Santé François Braun avait déclaré « tout est sur la table » pour trouver une solution.

Désert médical

Ce n’était qu’une idée avancée en réponse au problème croissant des « déserts médicaux » – des zones où il y a une pénurie de médecins.

Plus de 200 législateurs de tous les horizons politiques, à l’exception du Rassemblement national d’extrême droite, ont récemment promulgué une loi qui réglementera les pratiques des médecins.

Cela les empêcherait de s’installer dans une région qui compte déjà suffisamment de médecins à moins que l’un d’eux ne parte ou ne prenne sa retraite.

Pour soutenir leur cause, des députés ont lancé une pétition en ligne intitulée Pour en finir avec les déserts médicaux (Pour en finir avec le désert médical).

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Environ un tiers des villes et villages de France se trouvent dans la friche médicale, disent-ils.

C’est surtout dans les zones rurales, mais aussi dans certaines zones autour des grandes villes.

« Dans une zone donnée, il y a trois fois moins de médecins généralistes, quatre fois moins de dentistes, 18 fois moins d’ophtalmologistes et 23 fois moins de dermatologues que dans les services les mieux desservis », selon l’introduction de la pétition.

Actuellement, six millions de personnes n’ont pas de médecin généraliste désigné, dont 600 000 personnes atteintes de maladies chroniques, car les médecins ne peuvent pas traiter plus de patients.

Ces 600.000 seront contactés par les autorités sanitaires en juin avec des « solutions concrètes », a indiqué le ministre de la Santé.

Ces derniers mois, des médecins libéraux en grève ont demandé que le prix des rendez-vous chez les médecins généralistes passe de 25 à 50 € (remboursés à 70 % par l’État) afin de pouvoir embaucher des secrétaires pour réduire la charge administrative et traiter plus de patients.

Les négociations se poursuivent, l’Assurance maladie proposant de porter la cotisation à 26,50 €, selon des informations.

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Rochelle Samuel

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