PARIS, 8 juillet (Reuters) – Des centaines de manifestants ont bravé samedi l’interdiction de manifester dans le centre de Paris contre les violences policières, une semaine après les émeutes déclenchées par le meurtre d’un adolescent en banlieue parisienne.
La police a évacué la foule de la grande place de la République à Paris, envoyant plusieurs centaines de personnes vers le large boulevard Magenta, où elles ont été vues défiler pacifiquement. Deux personnes ont été interpellées, a indiqué la police parisienne après la manifestation.
La préfecture de police de Paris a indiqué dans une décision publiée sur son site internet avoir interdit la manifestation prévue, invoquant « le contexte de tension ».
« Nous jouissons toujours de la liberté d’expression en France, mais la liberté de réunion, en particulier, est menacée », a déclaré Félix Bouvarel, un agent de santé venu à la réunion malgré l’interdiction qu’il a qualifiée de « choquante ».
Les autorités ont également interdit samedi les manifestations dans la ville de Lille, dans le nord du pays, tandis qu’une marche à Marseille s’est déroulée sur une trajectoire modifiée, ordonnée hors du centre-ville.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré cette semaine que plus de 3 000 personnes, pour la plupart des adolescents, avaient été arrêtées au cours des six nuits d’émeutes qui se sont terminées il y a une semaine. Environ 2 500 bâtiments ont été endommagés.
L’émeute a été déclenchée par la fusillade mortelle le 27 juin par un policier de Nahel M, 17 ans, lors d’un contrôle routier. Un policier fait l’objet d’une enquête pour homicide volontaire; son avocat a déclaré qu’il n’avait aucune intention de tuer l’adolescent.
La manifestation de samedi a été appelée par la famille d’Adama Traoré, un Français noir dont la mort en garde à vue en 2016 a été marquée par des manifestations annuelles depuis. Les organisateurs tentent de le déplacer dans le centre de Paris après son interdiction à Beaumont-sur-Oise, la banlieue parisienne où Traoré est décédé.
Les autorités et politiciens français, dont le président Emmanuel Macron, ont nié le racisme institutionnel au sein des forces de l’ordre du pays.
Le ministère français des Affaires étrangères a nié samedi que le système judiciaire du pays était raciste, un jour après le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) au téléphone pour la France de s’attaquer « aux causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale, y compris dans l’État de droit ».
« Toute accusation de racisme systémique ou de discrimination par les forces de l’ordre en France est infondée », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
La Première ministre Elisabeth Borne a déclaré samedi que le gouvernement interdirait la vente et l’utilisation personnelle de feux d’artifice lors des vacances de la fête nationale vendredi prochain après leur utilisation généralisée par les manifestants la semaine dernière, qui a provoqué des incendies et des blessés.
Rapporté par Tassilo Hummel, Juliette Jabkhiro et Antony Paone ; Edité par Alexander Smith, Peter Graff et Mark Potter
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