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Un jour après que la police a interdit les manifestations des » Hijabeuses « , des footballeuses qui se sont battues pour le droit de porter le hijab lors des compétitions, l’interdiction a été annulée par un tribunal. Les victoires commencent à se multiplier pour les groupes militants : le ministre français de l’égalité leur a également exprimé son soutien. L’affaire est devenue un sujet brûlant dans la politique française, à seulement deux mois de l’élection présidentielle.
Vers 18 heures mercredi soir, un groupe de jeunes femmes, dont certaines portaient le foulard, s’est rassemblé sur le terrain en gazon de l’esplanade des Invalides à Paris, armés de pancartes peintes de slogans tels que « Football pour tous » et « Jouons ».
Ces femmes font partie du groupe d’activistes ‘Les Hijabeuses’, un groupe de joueuses de football luttant pour le droit de porter le hijab lors des matches officiels, qui est interdit en France. Les règles actuelles de la Fédération française de football interdisent aux joueuses participant à des matchs de compétition de porter des symboles religieux « clinquants » comme le foulard musulman ou la kippa juive.
De jeunes footballeurs ont commencé à frapper des balles dans le noir, devant le majestueux et lumineux dôme des Invalides, leur jeu illuminé par des écrans de smartphone et des torches. Une heure plus tôt, ils avaient été informés que le tribunal administratif de Paris avait annulé l’interdiction des manifestations qu’ils avaient prévues le même après-midi à 16h30. Ils ont décidé de se rendre à l’endroit où ils avaient initialement prévu de manifester. L’emplacement est important : cette étendue d’herbe se trouve à quelques mètres de la chambre basse de l’Assemblée nationale française, où ce matin-là, les députés avaient débattu avec passion, pendant six heures, d’un amendement qui interdirait les vêtements ou les symboles religieux lors d’événements sportifs.
Tempête politique
C’est un sujet qui a suscité de vifs débats dans les deux chambres du Parlement français. Les amendements ont été initialement déposés par le parti d’extrême droite Les Républicains, et ont été adoptés le 19 janvier par la chambre haute du Sénat avec 160 voix contre 143.
Lors du débat de mercredi à l’Assemblée nationale, le député des Républicains ric Ciotti, conseiller de la candidate présidentielle du parti Valérie Pécresse, a fustigé le gouvernement pour ce qu’il considérait comme sa douceur face à l’islamisme rampant dans la société française. « L’islamisme se répand dans les salles de prière, les mosquées, les maisons et maintenant dans les clubs sportifs ! » elle dit.
Régis Juanico, député du Parti socialiste de centre-gauche, a répondu que le sport est « un vecteur d’intégration, de fraternité républicaine, et non de haine ou de division ». La politicienne du Parti communiste Marie-George Buffet a rappelé à l’Assemblée que « la laïcité et la neutralité sont au cœur de notre culture sportive ».
S’adressant à la station de radio LCI jeudi, la ministre française de l’égalité des genres, lisabeth Moreno, a déclaré : « La loi dit que cette jeune femme peut porter le hijab et jouer au football. Aujourd’hui, sur le terrain de football, le hijab n’est pas interdit. Je veux que la loi être respecté. » Il a ensuite ajouté, dans ses commentaires à l’agence de presse AFP, que « les femmes devraient être autorisées à s’habiller comme elles veulent ».
Ses commentaires sont intervenus après la décision du tribunal d’annuler l’interdiction de manifester des Hijabeuses. Le tribunal a déclaré que l’interdiction « constitue une violation grave et manifestement illégale de la liberté fondamentale du droit de manifester » et a condamné le commissaire de police à payer une amende de 1 000 €, qui sera décernée à un collectif de militants et d’associations de défense des droits humains. Ligue des droits de l’homme (Ligue des droits de l’homme).
FFF dans le collimateur
Cette dernière victoire ne fait pas oublier au collectif son objectif général : se débarrasser de l’article 1 du règlement de la Fédération française de football (FFF), qui interdit de porter tout ce qui pourrait identifier un joueur comme ayant une quelconque affiliation avec une « entité politique, philosophique, religieuse ». ou syndical ». C’est une règle que les sénateurs veulent appliquer aux autres fédérations du monde du sport.
« Notre objectif est de lutter contre l’exclusion et l’interdiction des femmes qui portent le hijab dans les compétitions sportives. Nous n’avons pas à choisir entre porter le hijab et faire du sport de nos jours. Il suffit de revoir la loi et de lire ce qu’elle dit sur la liberté de croyance et la laïcité pour savoir que la loi est de notre côté », a déclaré Inès, secrétaire générale des Hijabeuses, à FRANCE 24.
« Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est que la FFF change ses règles et permette à chaque femme de s’exprimer, de profiter de sa passion et de participer à la compétition sans se mettre le cœur à la bouche et le stress de se demander sans cesse si elle va le faire. peut jouer ce jour-là ou non », a-t-il ajouté.
Assistance sportive mondiale
Le collectif Hijabeuses a démarré en 2020. Il organise des matchs, des sit-in et des campagnes sur les réseaux sociaux pour faire pression publiquement sur la FFF. D’autres fédérations de football, notamment la FIFA, n’interdisent pas aux joueuses de porter le hijab.
La pression a dû augmenter. journal français Libérer a publié mercredi une lettre ouverte avec pour titre « Laissez les femmes en hijab jouer ! » Il a été signé par des dizaines de personnalités du monde du sport, dont Eric Cantona, Candice Prévost et Asisat Oshoala.
Le débat est en cours, le Sénat français étant aux antipodes de l’Assemblée nationale. Les amendements reviendront au Sénat le 16 février avant de revenir à l’Assemblée pour une éventuelle adoption le 24 février.
Cet article est adapté de l’original en français.
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