une avancée importante malgré des décisions contradictoires

La nouvelle chambre spéciale de la Cour d’appel de Paris a rendu aujourd’hui ses trois premiers arrêts en application de la loi relative au devoir de vigilance. Alors que les recours intentés contre le groupe Suez ont été déclarés irrecevables, les décisions positives dans les dossiers Total/Climat et EDF/Mexique constituent une avancée importante pour le devoir de vigilance. Ces deux cas peuvent désormais être examinés au fond.

Paris, le 18 juin 2024. La Cour d’appel de Paris a déclaré irrecevable le recours déposé en 2021 par la FIDH, l’Observatorio Ciudadano, le Red Ambiental de Osorno et la Ligue des droits de l’Homme contre Suez sur le fondement de la loi française sur le devoir de vigilance. Cette action en justice fait suite à une crise sanitaire majeure survenue dans la ville chilienne d’Osorno en 2019, provoquée par la négligence d’une des filiales du groupe Suez. L’association a critiqué l’entreprise pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour prévenir cette crise et les violations des droits de l’homme qui ont suivi.

« Bien sûr, nous regrettons le caractère inacceptable de nos actes et le fait que le dossier Suez n’ait pas pu être examiné sur le fond. Mais c’est un bon jour pour le devoir de vigilance en France. Les arrêts Total/Climat et Les affaires EDF/Mexique clarifient les conditions d’application de la loi, » dit Maddalena Neglia, directrice du bureau Entreprises, Droits de l’Homme et Environnement de la FIDH.

Dans l’affaire Suez, les juges ne se sont pas prononcés sur la question de la mise en demeure et ont considéré que les entités ciblées du groupe n’étaient pas des entités appropriées. Cependant, ils ont noté que l’entreprise elle-même n’a pas expliqué quelle entité est responsable du devoir de diligence.

« Les défis liés à l’identification de la bonne entité à appeler ont été rendus encore plus compliqués par la restructuration de Suez SA, devenue plus tard Vigie Groupe avant d’être rachetée par Veolia. Nous craignons que cette décision permette à certains groupes d’entreprises de garder secrètes leurs structures d’entreprise. ou utiliser d’autres moyens pour éviter leur responsabilité, «  État Julie Février et Florian Curral-Stephen, avocats FIDH.

En juillet 2019, les habitants d’Osorno au Chili ont été privés d’eau pendant dix jours et l’état d’urgence sanitaire a été déclaré en raison de la contamination du réseau d’eau potable suite à un autre incident opérationnel à Essal. Cette société, contrôlée par Suez, est accusée par les autorités chiliennes de plusieurs dysfonctionnements et défaillances récurrentes. La FIDH et ses partenaires dans l’action ont assigné Suez en justice en 2021, après une notification officielle en 2020 et un dialogue infructueux pour tenter d’obtenir un nouveau plan de vigilance et éviter une répétition des faits d’Osorno.

Lancelot Bonnay

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