Un sénateur français veut prolonger le délai de prescription pour les délits sexuels sur mineurs – EURACTIV.fr

Des sénateurs de plusieurs groupes politiques visent à étendre le délai de prescription pour les infractions sexuelles commises sur des mineurs, selon un projet de loi vu par EURACTIV, même si les chances de succès sont faibles.

Le projet de loi, qui vise à « lutter contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles sur mineurs », a été déposé mi-mai au Sénat par une quinzaine de sénateurs issus de formations centristes, indépendantes et de centre-droit, dont Xavier Iacovelli, le premier signataire.

« Effet béton [of previous legislation] lutte pour être vu dans les statistiques », lit-on dans le projet de loi qui n’a pas encore été publié mais qui a été vu par EURACTIV.

Le nombre « incroyablement bas » de condamnations pour violences sexuelles sur mineurs en France est dû à la prescription, ont écrit les sénateurs.

En France, les crimes sexuels sur mineurs sont soumis à un délai de prescription de 30 ans, qui prend effet à compter du jour où la victime atteint ses 18 ans, ce qui signifie que les poursuites ne peuvent être abandonnées si les victimes d’abus sexuels portent plainte avant leurs 48 ans.

Le mécanisme actuel, introduit en 2021 et connu sous le nom de «loi sur la restriction du cisaillement», est complexe et exerce une «pression indue» sur les victimes.

C’est pourquoi le groupe de sénateurs a proposé d’abroger le délai de prescription pour le crime de viol et de violences sexuelles sur mineurs. Cela répondrait « au besoin de justice des concitoyens » et respecterait « les engagements internationaux de la France en matière de prévention des violences sexuelles », ont-ils ajouté.

Les sénateurs veulent également étendre le délai de prescription pour ne pas signaler les crimes sexuels contre des mineurs de 10 à 20 ans après que la victime a atteint l’âge de la majorité. Selon les sénateurs, c’est parce que les victimes ont peur de parler de l’acte et que les souvenirs tardent souvent à revenir.

Le projet de loi vise également à clarifier le point où la jurisprudence est incohérente et liée à la vulnérabilité de la victime lorsque des faits sont révélés par un tiers, les sénateurs voulant que cela s’apprécie au moment de l’infraction, et non au moment. révélé. Autrement dit, quelqu’un qui connaît les faits doit les divulguer même si la victime n’est plus en situation de vulnérabilité au moment où la question de la divulgation est soulevée.

Pour l’instant, il est peu probable que cette proposition soit mise à l’ordre du jour parlementaire car on peut se demander si elle est conforme au droit constitutionnel et aux principes clés du droit pénal tels que le principe selon lequel le droit pénal ne s’applique qu’aux actes commis après les amendements. signé dans la loi.

Cependant, plusieurs autres pays dotés de systèmes juridiques comparables à la France ont adopté des lois similaires, comme la Suisse et le Danemark, et plus récemment la Belgique.

(Davide Basso | EURACTIV.fr)

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Charlotte Baudin

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