- Par Hugh Schofield
- BBC News, Paris
Le président français Emmanuel Macron a rapidement et sans équivoque offert son soutien à la famille de Nahel M, 17 ans, qualifiant la fusillade policière d’« inexplicable et inexcusable ».
L’adolescent a été abattu dans sa voiture en région parisienne après avoir omis de s’arrêter sur ordre de la police de la circulation.
La vidéo de l’incident sur les réseaux sociaux montre un policier pointant une arme sur le conducteur de la voiture. Le policier semble alors tirer à bout portant alors que le conducteur tente de s’éloigner.
La Première ministre Élisabeth Borne a déclaré que la vidéo de son assassinat contenait « des images choquantes montrant une intervention policière en violation flagrante des règles ».
Et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que si « le contenu de la vidéo est vrai, alors il est impossible que les actions que nous y avons vues soient justifiées ».
Il semble que le gouvernement ait déployé des efforts coordonnés pour transmettre un message d’apaisement et de pacification.
Le syndicat de la police n’était pas content.
Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police a déclaré qu’il était « difficile de croire que le président, contrairement à ses déclarations passées de soutien à la police… devrait abandonner la séparation des pouvoirs… et condamner nos collègues avant que la justice n’ait eu l’occasion de s’exprimer. « .
Pour les représentants de la police, il existe une obligation claire pour toutes les parties de reporter la prise de décision jusqu’à ce que tous les faits de l’affaire soient révélés. Le principe de la présomption d’innocence, disent-ils, s’applique également à la police.
C’est un principe que le gouvernement français veut habituellement faire respecter.
Alors pourquoi sont-ils si prompts à s’exprimer maintenant ? Il y a deux raisons.
Le premier concerne ce qui se passe dans la nouvelle ère des médias sociaux et du cinéma en temps réel. Le tableau est clair et la conclusion – une réaction excessive de la police – est difficile à éviter. Le gouvernement ne peut guère ignorer ce que dit la majorité de la population.
Et ce n’est pas un incident isolé. Personne ne conteste que refuser de s’arrêter pour contrôler la circulation est une infraction grave et que cela arrive trop souvent. Mais à 13 reprises l’an dernier, des occupants de voitures se trouvant dans de telles situations ont été abattus par la police française.
Cela suggère fortement que quelque chose ne va pas.
Cependant, un bon conseiller vous conseillera certainement d’être prudent. On ne sait pas ce qui s’est passé avant la fusillade, ni la teneur de la dispute. Les agents auront également des parties qui peuvent fournir des informations.
Le deuxième facteur est la peur. On craint que les troubles de mardi soir ne soient qu’un début et que les longues nuits d’été n’alimentent les troubles dans les banlieues de la ville.
Le président Macron sait que les mots peuvent calmer – mais aussi enflammer.
Dans tous les esprits, il y a un risque que cela se répète semaines d’émeutes en novembre 2005 qui s’est produit après une tragédie similaire : la mort de deux adolescents qui s’étaient réfugiés dans une sous-station électrique après avoir été pourchassés par la police.
A cette époque, le facteur aggravant était la haine ressentie banlieues (banlieue) contre le ministre de l’intérieur – et candidat à la présidentielle – Nicolas Sarkozy.
Sarkozy a suscité la colère de nombreux milieux de l’immigration citation (domaine) – et a choqué la gauche politique – en promettant de purger les éléments criminels avec le tuyau électrique de Kärcher.
Juste avant l’émeute, il a également répondu au tumulte du comité d’accueil d’une banlieue en les appelant racaille – bâtard.
Pendant des semaines, les émeutiers ont justifié leurs incendies de voitures et de bâtiments publics en invoquant le « manque de respect » que leur accordait le ministre chargé de l’ordre public.
La présidence de Macron a vu beaucoup de colère dans les rues, depuis les manifestations des gilets jaunes jusqu’aux récents troubles autour de la réforme des retraites.
La principale préoccupation du gouvernement est désormais de garantir que les événements de 2005 ne se reproduisent plus. Les mots comptent, et le président et les ministres ont choisi leurs mots avec soin.
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