Pourquoi le parlement suspendu pourrait être une grande opportunité

La constitution française est généreuse dans les pouvoirs qu’elle donne au président, mais il ne peut pas faire exactement ce qu’il veut.

Comme dans la plupart des démocraties, elle doit travailler avec le pouvoir législatif, l’Assemblée nationale, qui fait les lois.

Les fondateurs de la Ve République pensaient que le parti du président serait également majoritaire en assemblée afin que les institutions de l’État travaillent ensemble pour mener à bien les politiques souhaitées par le peuple.

Cependant, il arrive parfois que la majorité des sièges présidentiels et parlementaires appartiennent aux partis adverses, les obligeant à « vivre ensemble » et à obtenir des lois par le biais du commerce de chevaux.

Depuis plus de 50 ans, la France a deux grands partis – un de droite, un de gauche – qui se relaient pour détenir le pouvoir et qui coopèrent, d’une manière ou d’une autre, quand il le faut.

Puis vint l’outsider en herbe, Emmanuel Macron. En 2017, il a mené une campagne renversante pour remporter les élections présidentielles et législatives tout en réduisant le statut des deux partis établis.

Macron règne en tant que président et son assemblée faire l’offre.

L’année dernière, Macron a tenté – et échoué – de répéter le même tour

Son adversaire n’aimait peut-être pas ça, mais au moins tout était clair. L’année dernière, Macron a tenté – et échoué – de répéter le même tour.

Il remporte la présidence une seconde fois mais son parti ne remporte pas les suffrages à l’Assemblée nationale. Personne ne le fait. Au lieu d’un système bipartite, il y a maintenant une fragmentation.

C’est là le problème de la démocratie française. Là où il y avait une majorité claire pour ou contre le président, il y a maintenant des coalitions lâches.

La plupart représentant (MPs) peuvent temporairement s’unir dans leur aversion pour l’un des plans de Macron pour le pays, mais personne ne peut s’entendre sur une alternative positive à long terme pour eux.

Macron et sa première ministre, Elisabeth Borne, doivent se sentir acculés.

S’ils veulent mettre la main sur une législation controversée, ils devront faire des compromis ou invoquer l’article 49.3 de la constitution, qui leur donne le pouvoir de passer outre un parlement sans majorité.

Un tel acte autocratique ne ferait aucun bien à la réputation de Macron

Un tel acte autocratique ne ferait aucun bien à la réputation de Macron.

L’alternative peut être pire. Le président pourrait dissoudre un parlement têtu et convoquer de nouvelles élections – mais le Rassemblement national de droite pourrait remporter la majorité absolue dont il rêve et ce serait un désastre encore plus grand pour Macron que le chaos actuel.

Cependant, il peut y avoir une doublure argentée.

Les Français se demandent enfin : à quoi sert le parlement s’il n’est plus, comme c’est si souvent le cas, un fidèle serviteur du président au pouvoir ?

C’est une question qui s’applique à toutes les autres démocraties où la branche exécutive du gouvernement est devenue trop grande pour ses bottes, y compris le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Si les gens prennent la peine d’élire des députés, n’ont-ils pas le droit de s’attendre à ce qu’ils fassent plus que grogner, grogner et hocher la tête à travers les politiques d’un supremo ?

La classe politique française doit trouver une voie à suivre et, ce faisant, peut-être ouvrir la voie à la relance de la démocratie.

Espérons qu’en cette ère de personnalité politique, les parlementaires jouent partout leur rôle d’observateur du travail de l’exécutif avec sagesse.

L’assemblée législative nationale peut, et doit, être un lieu de débat houleux où toutes les nuances d’opinion sont diffusées et où le premier ministre et le président sont obligés d’écouter.

La dissidence et la division ne sont pas des forces en elles-mêmes pour saper la démocratie ; à l’inverse, lorsqu’il est appliqué de manière constructive, il peut le rendre plus fort.

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Charlotte Baudin

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