Par Sudip Kar-Gupta et Michel Rose
PARIS (Reuters) – Président français Emmanuel Macron Le pays a été confronté mercredi à une division au sein de son alliance au pouvoir après que le parlement a adopté une loi sur l’immigration plus stricte, déclenchant la démission de son ministre de la Santé dans un contexte de tensions autour de la nouvelle loi.
Le projet de loi reflète un virage politique vers la droite dans une grande partie de l’Europe, alors que les gouvernements tentent de freiner la montée de l’extrême droite en durcissant la politique de l’immigration.
Compromis entre le parti centriste du président et les conservateurs, la nouvelle loi, approuvée mardi soir, souligne également la difficulté pour Macron de gouverner sans majorité parlementaire, qu’il a perdue l’année dernière.
D’autres gouvernements européens ont également opté pour des politiques migratoires plus strictes, et l’Union européenne elle-même est parvenue mercredi à un accord pour modifier ses règles en matière de migration et d’asile dans le but de limiter le nombre de migrants entrants.
Aux Pays-Bas, le parti de droite Geert Wilders a remporté les élections le mois dernier après l’effondrement du gouvernement précédent sur les questions d’immigration. En Grande-Bretagne, le Premier ministre Rishi Sunak est confronté à de profondes divisions au sein de son parti sur la politique d’asile.
En France, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a démissionné pour protester contre un projet de loi sur l’immigration.
« Il m’est impossible de défendre ce texte », a déclaré Rousseau, ancien communiste, au quotidien Le Monde.
Des règles plus strictes – notamment des quotas de migration, qui rendent plus difficile l’obtention de la citoyenneté française pour les enfants d’immigrés, et retardent l’accès des migrants aux prestations sociales – ont été ajoutées au projet de loi afin d’obtenir le soutien des législateurs de droite pour l’adopter.
Ce projet de loi facilite l’expulsion des migrants sans papiers, tout en simplifiant également les projets d’assouplissement des permis de séjour pour les travailleurs des secteurs en pénurie de main d’œuvre.
Ces conditions ont suscité un malaise parmi les législateurs les plus à gauche de Macron, et des dizaines de personnes se sont abstenues ou ont voté contre lors du vote de mardi.
Macron doit défendre les lois sur l’immigration dans une interview télévisée dans la soirée.
Plus tôt dans la journée, la Première ministre Elisabeth Borne a rejeté toute rumeur de crise dans le camp de Macron.
« Nous avons fait notre devoir, nous voulons un texte contenant les mesures bénéfiques que réclament nos citoyens », a-t-il déclaré, ajoutant : « Maintenant, passons à autre chose ».
‘Détruit’
Mais le député breton Jean-Charles Larsonneur a déclaré à la radio France Bleu qu’il quitterait le groupe centriste Horizons, qui fait partie de l’alliance de Macron, affirmant que la loi violait les « valeurs républicaines ».
« Je pense que la majorité est malheureusement divisée », a-t-il déclaré.
Même la présidente de la chambre basse du Parlement, Yaël Braun-Pivet, qui soutient le projet de loi, a déclaré sur BFM TV qu’elle était « profondément perturbée » par certains de ses contenus, notamment les retards dans l’accès aux allocations sociales pour les migrants avec enfants.
Les rebelles du parti de Macron pourraient affaiblir davantage son emprise sur le Parlement et compliquer le reste de son mandat de cinq ans.
Cependant, la rébellion au sein du gouvernement semblait contenue, puisque tous les autres ministres de gauche étaient présents aux réunions hebdomadaires du cabinet que Rousseau sautait.
À peine six mois avant les élections au Parlement européen dont l’immigration sera la clé, l’introduction du projet de loi pourrait également remonter le moral de Marine Le Pen qui a qualifié le projet de loi de « grande victoire idéologique » pour son parti de droite.
Macron a remporté deux mandats présidentiels en 2017 et 2022 après que les électeurs l’ont soutenu pour empêcher Le Pen de gagner, et les législateurs de gauche ont déclaré que la refonte de la loi sur l’immigration était une trahison des promesses faites pour repousser les idées de droite.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré que Macron demanderait au Conseil constitutionnel de réexaminer le projet de loi adopté. Cela ouvre la porte au conseil pour annuler certaines des mesures les plus sévères si elles sont jugées inconstitutionnelles.
« Il y a des choses dans cette loi que nous n’aimons pas… mais il n’y a pas de quoi avoir honte », a-t-il déclaré, soulignant que le projet de loi adopté était le résultat d’un compromis dû à l’absence de majorité au Parlement. Il a ajouté que les étrangers étaient toujours les bienvenus en France.
Selon l’Insee, le nombre d’immigrés français continue d’augmenter.
Le nombre d’immigrés – personnes vivant en France mais nées à l’étranger – atteignait 5 % en 1946, 7,4 % en 1975 et 8,5 % en 2010, soit l’équivalent de 10 % de la population, soit 2,5 millions de personnes, en 2022. est devenu français.
(Reportage de Sudip Kar-Gupta, Geert De Clercq, Ingrid Melander, Elizabeth Pineau, Nicolas Delame, Michel Rose ; écrit par Ingrid Melander ; édité par Bernadette Baum)
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