La plus haute juridiction française a déclaré que la fédération française de football pouvait interdire le hijab même si la mesure limitait la liberté d’expression. Un groupe de footballeurs portant le hijab, appelé « Les Hijabeuses », a fait campagne contre cette interdiction, en lançant une action en justice qui a abouti à une décision du Conseil d’État susceptible de relancer un débat de longue date sur la laïcité en France.

Les fédérations sportives « peuvent exiger de leurs joueurs qu’ils portent une tenue neutre lors des compétitions et des événements sportifs, pour assurer le bon déroulement des matches et prévenir les heurts ou confrontations. « Le tribunal considère que l’interdiction imposée par la FFF est appropriée et proportionnée », indique la décision de justice.

La Fédération française de football a interdit aux joueurs de porter le foulard et d’autres symboles religieux lors des matches, ainsi que dans toutes les compétitions qu’elle organise, ce qui va à l’encontre de la recommandation de la FIFA d’autoriser les joueurs à concourir au niveau international avec le port du couvre-chef.

Cette décision est l’occasion de « réaffirmer les valeurs républicaines et citoyennes qui sous-tendent le football, et son engagement total dans la lutte contre toutes les formes de discrimination et en faveur de l’égalité hommes-femmes », a indiqué la fédération française.

L’interdiction pourrait s’appliquer aux Jeux olympiques de Paris de l’année prochaine, le tribunal ayant déclaré que les fédérations étaient libres de déterminer les règles de participation à leurs événements.

« Les règles de participation établies par ces fédérations peuvent limiter la liberté (des joueurs) d’expression de leurs opinions et convictions pour assurer le fonctionnement des services publics », a déclaré le tribunal.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, a déclaré en début de semaine qu’il s’opposait au port du hijab lors des compétitions sportives.

« Vous ne portez pas de vêtements religieux lorsque vous faites de l’exercice. « Si vous jouez au football, vous n’avez pas besoin de connaître la religion de la personne en face de vous », a-t-il déclaré.