PARIS, 18 janvier (Reuters) – Le syndicat extrémiste français CGT a menacé de couper le pouvoir aux législateurs et aux milliardaires avant les grèves nationales de jeudi, dans une dispute de plus en plus acerbe sur un plan gouvernemental visant à relever l’âge de la retraite.
Le projet de loi proposé, annoncé la semaine dernière, verrait l’âge de la retraite passer de 62 à 64 ans, une décision qui, selon les sondages, a été combattue par la plupart des travailleurs qui sont déjà confrontés à une crise du coût de la vie.
Les employés de secteurs tels que les transports, l’éducation et l’énergie à travers la France participeront à la grève de jeudi, avec des marches de protestation massives attendues à Paris et dans d’autres villes.
L’action syndicale est considérée comme un test pour savoir si les syndicats, qui ont eu du mal ces dernières années à convaincre les gens de faire grève, peuvent transformer cette colère en protestation sociale de masse.
« Je leur propose aussi d’aller voir une belle propriété, un beau château de milliardaire », a déclaré mercredi à France 2 Philippe Martinez, leader de la CGT, deuxième syndicat de France.
« Il vaudrait mieux qu’on leur coupe l’électricité pour qu’ils puissent s’éteindre, quelques jours, comme… des Français qui n’ont pas les moyens de payer leurs factures. »
Ces derniers jours, Sébastien Menesplier, de la branche énergie et mines de la CGT intransigeante, a également menacé de couper l’électricité ciblant les bureaux des députés, selon des médias locaux cités par lui.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veran, a déclaré que les menaces de coupure de courant étaient « inacceptables ».
Les transports en commun seront les plus touchés jeudi, avec la plupart des trains et certains vols annulés, et le métro parisien fortement perturbé.
Sept enseignants du primaire sur 10 seront sans emploi, comme le disent de nombreux ouvriers d’usine, syndicats et opérateurs de transport.
Pendant ce temps, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré qu’il y aurait plus de 10 000 policiers sur le terrain lors des marches de protestation, dont un tiers se tiendrait à Paris.
Selon les renseignements de la police, il aurait pu y avoir jusqu’à 1 000 personnes potentiellement violentes présentes aux rassemblements parisiens jeudi, a-t-il déclaré à la radio RTL, affirmant qu’elles appartenaient au mouvement radical de gauche des Gilets jaunes ou au passé.
Depuis des décennies, la France essaie de réformer son système de retraite – l’un des plus généreux et des plus coûteux d’Europe – et proteste pour tenter de l’arrêter.
Cela a fonctionné en 1995, lorsque des millions de personnes sont descendues dans la rue lors des manifestations sociales les plus perturbatrices du pays depuis des décennies. Mais plusieurs autres réformes des retraites ont été menées malgré les protestations.
Les réformes doivent encore être adoptées au parlement, où le président Emmanuel Macron n’a pas la majorité absolue mais espère obtenir le vote des conservateurs Les Républicains.
Rapporté par Jean-Stéphane Brosse, Dominique Vidalon, Ingrid Melander ; Montage par Raissa Kasolowsky
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