Les hommes politiques français disent tous vouloir « rompre avec le passé ». Mais est-ce vrai ?

ÔFrançais : Au cours du week-end du samedi 7 septembre, les deux branches de gauche françaises ont exprimé leur colère de ne pas avoir pris le contrôle du pays, après que le second tour des élections législatives du 7 juillet ait mis leur alliance de gauche, le Nouveau Front Populaire ( NFP), en pole position . Le premier, manifestant avec passion, espérait pousser à la destitution du président Emmanuel Macron, l’accusant d’avoir lésé les électeurs en rejetant la candidature de Lucie Castets au poste de Premier ministre. La seconde, plus sobre, condamne la direction socialiste pour avoir raté l’occasion de ramener la gauche modérée au pouvoir sous l’autorité de l’ancien socialiste Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de François Hollande. Derrière cet échec collectif se cache la tension classique entre radicalisme et recherche de compromis, qui nourrit toute l’histoire de la gauche mais la transcende désormais.

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Qui serait aujourd’hui assez fou pour ne pas déclarer sa volonté de rompre avec le passé ? Tout cela pointe vers une chose, à commencer par la dévitalisation accélérée de Macron, qui peine depuis 2022 à donner un sens à son second mandat, et qui a définitivement perdu le contrôle du jeu avec la dissolution de l’Assemblée nationale. A cela s’ajoutent la disgrâce de l’ensemble des élus, la mauvaise image donnée par l’Assemblée divisée en trois blocs, le rejet des partis, tout cela est bien documenté par la dernière enquête électorale réalisée par Ipsos pour MondeFondation Jean Jaurès, centre de recherches politiques de Sciences Po et de l’Institut Montaigne.

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Gouvernement d’ouverture

Dans ce contexte destructeur, l’épidémie de déconnexion avec le passé ne concerne pas que les partis extrêmes. Elle a également touché le bloc central, y compris le camp présidentiel, qui s’est senti mal à l’aise le 4 septembre lorsqu’Edouard Philippe s’est déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle. Se disant prêt à toutes les éventualités, y compris une élection présidentielle anticipée, l’ancien Premier ministre Macron s’est engagé à proposer quelque chose de « grand » à la France, une manière de rompre les liens avec le bourbier actuel à un jour où Macron semblait incapable de trouver un Premier ministre approprié. ne soit pas bloqué immédiatement. Et lorsque, le lendemain, un nom fut enfin annoncé, celui de l’ancien commissaire européen Michel Barnier, le lexique de la « disruption » s’activa une fois de plus, celui-ci s’engageant dans son premier discours au « changement » et à la « division ».

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Charlotte Baudin

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