Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, dans la région du Titteri, non loin de Médéa, sont enlevés et retenus captifs pendant plusieurs semaines. Deux mois plus tard, le 21 mai, un communiqué du Groupe islamique armé (GIA) annonçait leurs assassinats..

L’attribution des meurtres au GIA n’est toujours pas concluante. Surtout lorsque les services secrets algériens sont intervenus étrangement en tentant de cacher un corps décapité retrouvé une semaine plus tard (le 30 mai) à 4 km de la ville de Médéa. Ils remplissaient les cercueils des moines de sable pour entretenir l’illusion. Le prétexte a été rapidement dévoilé et cela a finalement renforcé cette croyance. les Trappistes du monastère de Tibhirine a été victime du Département du renseignement et de la sécurité dirigé par le général Mohamed Mediene, plus connu sous le nom de Tewfik. Cette théorie a été renforcée par les aveux de plusieurs anciens agents plusieurs années plus tard. Le nom de celui qui a ordonné l’opération est fréquemment évoqué dans plusieurs témoignages : le major Mehenna Djebbar, alors chef du Centre principal d’opérations de la Région militaire 1. Actuellement, il exerce les fonctions de général de division, directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure, après avoir servi une peine de prison en 2019 pour « enrichissement illégal ».

Actuellement, le général-major Mehenna est l’interlocuteur principal des services secrets français dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays.. Et ses homologues français n’ont jamais osé citer nommément les moines trappistes lorsque le général algérien leur a demandé d’extrader les opposants algériens exilés en France. Cela ne les dérange même pas que le réseau de services algériens agisse en toute impunité dans ses tentatives d’enlèvement et de meurtre d’opposants algériens.. Il faut s’interroger sur cette faiblesse française, qui a permis aux services secrets algériens de faire ce qu’ils voulaient sur le territoire français, tout en ignorant l’assassinat odieux de sept de leurs citoyens. Tout cela a été fait pour gagner la sympathie du régime inconstant et instable de l’Algérie, et l’amitié recherchée par la France est restée une illusion qui se perpétue.

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