PARIS – La Première ministre française Elisabeth Borne est sortie en force mercredi, prononçant un discours devant un parlement fragmenté dans lequel elle a exposé les grandes lignes politiques de son nouveau gouvernement au milieu d’une opposition intense, en particulier de la part des législateurs de gauche.
« Pendant trop longtemps, notre vie politique a consisté en deux blocs opposés. Il est temps d’entrer dans une ère de pouvoir qui se construit ensemble », Borne notifié L’Assemblée nationale dans un discours animé qui a duré une heure et demie.
Borne décrit les points saillants du programme de son gouvernement, de la réforme des retraites à la pleine nationalisation EDF, géant de l’énergie endetté.
La scène rappelle parfois le bruit et le chaos observés à la Chambre des communes britannique et reflète la réalité Le second mandat du président français Emmanuel Macron, car il n’a pas de majorité immédiate et devra faire face à une forte opposition à son programme de réformes. Après les élections législatives de juin, la coalition de Macron. échoué à obtenir majorité absolue et doit donc rechercher le soutien d’autres groupes politiques projet de loi après projet de loi.
À la tête d’un gouvernement minoritaire – un événement rare dans la France moderne – Borne s’est imposé comme le chef idéal pour servir de médiateur entre les partis, tout en précisant que le gouvernement ne céderait pas à ses priorités les plus controversées. « Je ne correspond peut-être pas au portrait du robot auquel certains s’attendent », a-t-il déclaré, faisant allusion au fait qu’il ne se contentera pas d’exécuter les ordres de Macron. « C’est une bonne chose, la situation est sans précédent. »
Alors qu’il établissait sa liste de priorités, Borne a dû faire face à des interruptions constantes des législateurs de l’opposition, notamment du mouvement de gauche France Insoumise mais aussi, dans une moindre mesure, du Parti républicain conservateur. Mais le Premier ministre nouvellement confirmé ne semblait pas dérangé par le flux constant occasionnel de ridicule, et il souriait à presque chaque interruption. Par rapport aux autres députés de l’opposition, les députés du Rassemblement national d’extrême droite sont restés largement silencieux.
Borne a ensuite détaillé le soi-disant prochain paquet « pouvoir d’achat » visant à contrer les pressions de la hausse de l’inflation et sera discuté au parlement dans les prochains jours. Le « texte d’urgence » étendrait notamment les mesures existantes pour limiter les prix du gaz et de l’électricité, et introduirait un soutien financier spécial pour les personnes qui doivent utiliser un véhicule pour travailler, a déclaré Borne. Il réduira également les impôts sur les travailleurs autonomes et augmentera la valeur des prestations sociales et des pensions.
Borne n’a pas tardé à rassurer les législateurs sur le fait que « ces mesures sont la base de notre travail » et que le gouvernement « vous écoutera et le changera lorsque la convergence émergera ».
Dans son discours tentaculaire, Borne a dû trouver un équilibre entre les objectifs du gouvernement et la fragmentation du parlement.
Il a insisté sur certaines des propositions phares de Macron telles que des réformes controversées qui augmenteraient l’âge de la retraite. « Notre modèle social est un paradoxe : c’est l’un des plus généreux et celui où l’on travaille le moins », a-t-il dit. « Oui, progressivement, nous devons travailler un peu plus longtemps », a-t-il ajouté, déclenchant une vague de ridicule de la part des députés de l’opposition. Dans le même temps, il s’est efforcé de faire l’éloge des députés de gauche et des écologistes – en insistant sur la nécessité de réduire la consommation d’énergie – mais a également fait un clin d’œil aux députés de droite en promettant une meilleure gestion des flux migratoires et plus de moyens pour la police.
Il a appelé à une réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et a expliqué que l’investissement dans l’énergie nucléaire resterait une priorité absolue pour la France. « Une transition énergétique implique des armes nucléaires », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une telle approche était « largement partagée » par les législateurs.
Elisa Braun, Julie Tomiche et Victor Di Bartolo ont contribué au reportage.
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