Un ancien Premier ministre britannique a déclaré un jour qu' »une semaine, c’est long en politique ». C’est ce qu’a découvert Marine le Pen, chef du Parti national d’extrême droite français. Le pays a tenu le premier tour de ses dernières élections générales le 30 juin. Les résultats suggèrent que Le Pen sera le prochain Premier ministre. Une semaine plus tard, au second tour, son parti est repoussé à la troisième place.
Le Nouveau Front populaire, une alliance de dernière minute des partis de gauche et des Verts, a obtenu 182 sièges à l’Assemblée nationale, la coalition Ensemble de Macron 163 et le Rassemblement national 143 sièges. Dans l’ensemble, la France a un Parlement déséquilibré, aucun parti ne disposant de la majorité parmi les 577 membres de l’Assemblée. Ce n’est pas tout. Le système français est tel que le président peut être issu d’un parti différent de celui du Premier ministre. C’est ce qui s’est également produit. Le président est responsable de la politique étrangère et de sécurité. Le Premier ministre mène la politique intérieure. C’est un système étrange qui permet un étrange système de freins et contrepoids. Ce n’est pas la première fois que la France a un président issu d’un parti différent de celui du Premier ministre. Cela s’est déjà produit à la fin des années 1990.
La Révolution française avait autrefois une cause fondamentale et une cause directe. Cela semble être vrai encore aujourd’hui. La cause fondamentale de l’impasse actuelle est la forte préférence sociale de la France pour la gauche. La cause immédiate de la lente croissance de la popularité de la droite est l’immigration incontrôlée, dont la gauche semble peu se soucier. Cette élection a montré à quel point les électeurs sont divisés entre causes fondamentales et causes immédiates. Cette élection montre également à quel point la politique française depuis le milieu du XIXe siècle n’a pas beaucoup changé et est toujours fluide et imprévisible. Les Français semblent incapables de faire un choix entre leurs préférences idéologiques et leurs besoins pratiques perçus. Ils se retrouvent souvent face à des gouvernements incertains. Il convient de noter dans ce contexte que l’Iran a également connu des résultats tout aussi surprenants. Un candidat de gauche a remporté le second tour de l’élection présidentielle. L’élection est devenue importante après la mort du président Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai dernier. Le candidat retenu, Masood Pezeshkian, cardiologue, est un réformateur et il sera intéressant de voir comment les choses se passent là-bas.
Il serait imprudent de généraliser, mais il semble que dans le choix entre droits de groupe et droits individuels, du moins pour l’instant, il y ait une préférence de plus en plus manifeste pour les droits individuels. La France est à l’avant-garde de ce mouvement depuis sa révolution de 1789 et reste un leader intellectuel lorsqu’il s’agit de combiner démocratie politique et socialisme économique qui peut parfois imiter le communisme. Comme l’ont montré les dernières élections générales indiennes de juin, l’Inde suit également ces traces intellectuelles. En Inde, cela s’articule différemment, mais l’approche globale et les résultats sont similaires.
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