PARIS — Le parti d’extrême gauche française La France Insoumise (La France insoumise, ou LFI) organisera des manifestations le mois prochain pour protester contre la décision du président Emmanuel Macron de retarder la formation d’un nouveau gouvernement, selon un communiqué.
« Le président met la démocratie en grave danger en rejetant les résultats du vote », a déclaré le parti à X.
LFI a décidé de s’associer aux organisations de jeunesse « pour une grande manifestation le 7 septembre contre la prise du pouvoir par Macron ».
Le parti fait partie de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), qui a remporté la victoire au deuxième tour des élections législatives le 7 juillet.
La candidate du NFP au poste de Premier ministre, Lucie Castets, avait précédemment exhorté les gens à « agir aujourd’hui » contre ce qu’elle a décrit comme « le rejet de la démocratie ».
Macron a entamé des réunions avec les partis politiques vendredi dernier pour discuter de la formation d’un nouveau gouvernement, plus de six semaines après le second tour des élections.
Après s’être entretenu lundi avec des représentants politiques, il a annoncé qu’il poursuivrait les discussions plutôt que de nommer un nouveau Premier ministre, a indiqué la présidence française dans un communiqué.
« Ma responsabilité est de veiller à ce que ce pays ne soit ni entravé ni affaibli », a déclaré Macron.
Le président a également noté que le Parti socialiste, le Parti vert et le Parti communiste « n’ont pas proposé de voie de coopération avec d’autres forces politiques ».
Il a écarté la possibilité de former un gouvernement NFP avec Castets comme Premier ministre, suscitant les critiques de la part des politiciens de gauche.
Le PFN a critiqué Macron pour avoir retardé le processus et l’a exhorté à nommer Castets à la tête du nouveau gouvernement.
« Nous assisterons aux prochains entretiens avec le président uniquement pour discuter des termes et conditions » de cette solution, a indiqué le NFP.
Le fondateur de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé lundi dans X que son parti allait déposer une motion de destitution contre Macron et a promis de proposer une motion de censure contre un éventuel gouvernement de droite.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste – une autre composante du NFP – a déclaré mardi sur la chaîne France 2 qu’il n’assisterait pas au deuxième tour des pourparlers, refusant de participer à une « parodie de démocratie ».
Lundi, le parti de droite du Rassemblement National (RN) a indiqué qu’il voterait probablement contre un candidat du gouvernement de gauche.
Vendredi dernier, Castets a félicité Macron pour ses « discussions approfondies » sur la formation d’un nouveau gouvernement et a déclaré que le NFP, qui a remporté les élections, devrait former un gouvernement et rechercher une coalition avec des partenaires parlementaires, selon la chaîne BFMTV.
Faure a déclaré aux journalistes que Macron « n’a pas annoncé de date précise pour la nomination d’un nouveau Premier ministre mais a déclaré que cela se ferait rapidement ».
Le processus politique est au point mort depuis que le président a reporté la nomination d’un nouveau Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement en raison des Jeux olympiques de Paris, qui se sont terminés à la mi-août.
Après des semaines de querelles internes, le NFP victorieux a proposé Castets comme prochain Premier ministre le 23 juillet. Cependant, Macron a déclaré qu’il ne nommerait un Premier ministre qu’après les Jeux olympiques.
Il a également été critiqué pour avoir semé l’instabilité en acceptant la démission du Premier ministre Gabriel Attal le 16 juillet, après l’avoir initialement rejetée le 8 juillet, immédiatement après le second tour des élections.
Macron a dissous le Parlement et convoqué des élections anticipées après que le RN ait obtenu plus de 31 % des voix aux élections européennes du 9 juin, battant son bloc centriste.
L’Assemblée nationale compte 577 sièges et aucune alliance n’a obtenu la majorité absolue de 289 législateurs.
Le NFP pourrait remporter plus de 180 sièges, selon les résultats. L’alliance centriste Ensemble pour la République, soutenue par Macron, est arrivée en deuxième position avec plus de 160 sièges, tandis que le RN, dirigé par Jordan Bardella et Marine Le Pen, a obtenu plus de 140 sièges malgré sa première place au premier tour le 30 juin. .
Au premier tour, le RN a obtenu à lui seul 29,26 % des suffrages (37 sièges), un chiffre qui grimpe à plus de 33 % lorsqu’on l’associe aux alliés. – Agence
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