« Victoire pour la liberté ! » Marine Le Pen applaudit. Vos « cris de rage, vos menaces de malheur » n’ont rien apporté : c’était l’aube du « printemps du peuple ». Est-ce le soir du 30 juin ou du 7 juillet 2024 ? Non, le 23 juin 2016, après le vote de 51,9 % des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Celui qui était alors président du Front National d’extrême droite (devenu plus tard Rassemblement National, RN) déclarait avec insistance qu’il « tremblait avec les Britanniques qui avaient saisi cette occasion extraordinaire d’échapper à l’esclavage » et prédisait un effet domino : ce serait bientôt le tour de la France. pour se « libérer » de l’UE.
Huit ans plus tard, égérie du parti d’extrême droite rebaptisé et flanquée de Jordan Bardella, Le Pen se garde bien de faire référence au Brexit, qu’elle considérait en 2016 comme « l’événement historique le plus important ». [in Europe] depuis la chute du mur de Berlin. » Le désastre économique et politique qui a suivi la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE a fait du Brexit un obstacle : en Grande-Bretagne, où le Labour Keir Starmer, largement considéré comme le vainqueur des élections générales du 4 juillet, n’a jamais évoqué à cela ; et en France, où le RN a oublié son engagement Frexit, tout en continuant de redoubler de promesses incompatibles avec sa volonté de rester dans l’UE.
Nous voyons donc ici l’ancien partisan du Brexit en France aux portes du pouvoir, un moment dramatique de l’histoire politique française dont l’analogie frappante avec le choc de 2016 pour la Grande-Bretagne semble pleine d’enseignements pour la France. Le référendum du 23 juin 2016 n’était pas plus couru d’avance que les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. Tous deux sont le résultat de l’arrogance d’un homme assez cynique pour risquer l’avenir de son pays : David Cameron d’un côté de la Manche, Emmanuel Macron de l’autre. Un bluff raté dans le cas du Premier ministre britannique, qui avait lancé l’idée d’un référendum pour apaiser l’aile droite du Parti conservateur, attiré par l’europhobe Nigel Farage, pensant qu’il n’aurait jamais à l’organiser, avant de se laisser prendre au piège de ses propres promesses. Un coup de poker pour le président français, désormais victime de l’effet inverse de son annonce surprise.
Fausses promesses
Mais les similitudes ne s’arrêtent pas là. L’hostilité à l’immigration, considérée comme favorisée par les membres de l’UE, a été l’un des facteurs les plus importants du vote au Royaume-Uni, tout comme le sentiment de négligence face à la perturbation des services publics et à la précarisation des emplois. Le chaos des fausses promesses – y compris le slogan du bus de campagne rouge de Boris Johnson s’engageant à financer le NHS avec l’argent « économisé » de l’UE – résumé dans l’expression « Reprendre le contrôle », est également indissociable du RN coûteux, discriminatoire et non financé. programme politique.
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