Dans une décision qui a choqué la classe politique française, le président français Emmanuel Macron a nommé hier la politicienne ultra-conservatrice Rachida Dati au poste de ministre de la Culture.
Selon les commentateurs des médias, cette candidature constitue la plus grande surprise du dernier remaniement gouvernemental qui, espère Macron, redonnera un nouveau souffle à sa présidence enlisée par les crises et les revers.
Dati est une figure de proue du parti conservateur de droite à Paris et ambitionne de devenir le prochain maire de la capitale dans deux ans.
Cependant, après avoir accepté le poste ministériel, il a été exclu de son parti Les Républicains, qui lui a rapidement rappelé qu’il avait précédemment qualifié le mouvement de Macron de « groupe de traîtres de gauche et de droite ».
Olivier Faure, chef du Parti socialiste, a ironisé : « Un traître, accusé de corruption, est le choix parfait ». Dati fait face à des accusations de corruption et de blanchiment d’argent pour avoir reçu 900 000 € d’honoraires de conseil de la part du constructeur automobile Renault alors qu’il était dirigé par Carlos Ghosn, lorsqu’il était membre du Parlement européen. Il nie tout acte répréhensible.
La surprise a été plus grande car, comme l’a déclaré un député Macronis à un quotidien Le Figaro« Il n’avait aucun lien avec la culture, dont il ne savait rien. »
Mais ses partisans estiment qu’il s’agit d’un homme politique de poids « au caractère passionné, qui saura défendre le budget de 11 milliards d’euros du ministère ».
Dans son premier discours, Dati a promis de « rester un combattant », s’engageant à défendre « une France populaire, parfois détestée ».
Cependant, des défis pourraient survenir en raison de ses relations très tendues avec le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal. Il est vrai que, parce qu’il a clairement violé le protocole et insulté Attal, Dati est immédiatement passé à l’action et a annoncé sa propre nomination.
Il s’est également heurté à la maire de Paris, Anne Hidalgo. Suite à sa nomination, le maire a souhaité que le milieu culturel « ait du courage ». Ces tensions risquent de rendre difficile la réalisation de projets importants dans la ville comme l’aménagement du quartier autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont une rénovation du bâtiment de 250 millions d’euros est en cours. Le Grand Palais ou l’Institut Curie envisage de construire un nouveau centre de recherche sur le cancer sur le territoire.
Sa nomination a également été accueillie avec « incrédulité » par le milieu des arts et des médias, selon Laurent Domingos, coordinateur du festival Off à Avignon.
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