La gastronomie française tant vantée sera mise à l’épreuve lorsque les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris 2024 devront nourrir 15 000 athlètes.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a inscrit le « Repas gastronomique des Français » sur sa Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010.
« Le repas gastronomique met l’accent sur l’union, le plaisir du goût et l’équilibre entre l’être humain et les produits de la nature », a déclaré l’UNESCO.
« Le repas gastronomique doit respecter une structure fixe, commençant par un apéritif (boissons avant le repas) et se terminant par des liqueurs, comprenant entre eux au moins quatre plats successifs, à savoir un apéritif, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et du sucré. «
De manière réaliste, les restaurants gérés par les géants français de la restauration Sodexo n’offrent peut-être pas une expérience aussi complète – et sans doute peu d’athlètes à leur apogée s’attaqueraient à une telle richesse culinaire étant donné qu’ils seront à Paris avec des horaires serrés davantage axés sur la compétition que sur eux-mêmes.
Environ 40 000 repas par jour seront servis pendant les JO de Paris, à base de produits majoritairement français.
Sodexo, à travers sa filiale Sodexo Live!, a déjà une expérience dans la restauration d’événements sportifs de haut niveau tels que le Super Bowl, le tennis Roland Garros et le Tour de France cycliste.
Mais il aura du pain sur la planche pour nourrir les participants pour les Jeux du 26 juillet au 11 août puis les Paralympiques qui suivront du 28 août au 8 septembre.
– Trois millions de bananes –
Environ 6 000 personnes seront employées pour aider dans les restaurants, Sodexo Live ! a déclaré mardi la directrice générale Nathalie Bellon-Szabo.
En plus du village olympique, Sodexo desservira également 14 autres sites olympiques et huit sites paralympiques à travers la France.
Les organisateurs des jeux n’ont pas caché ce qu’ils serviront : plus de légumes que d’habitude avec un accent sur les produits cultivés localement.
Sur les 13 millions de repas estimés qui seront servis pendant les JO et Paralympiques, du goûter au plat cuisiné par un grand chef, l’objectif est d’avoir des produits à 80% français.
C’est « un énorme défi logistique », explique Philipp Wuerz, chef de projet restauration, propreté et déchets au sein du comité d’organisation de Paris 2024.
Eviter les files d’attente, proposer une alimentation saine, variée et de bonne qualité, avec 25% de produits provenant « d’un rayon de 250 km » autour de chaque site, est pour le moins difficile.
« Nous avons l’habitude d’organiser ce genre d’événements, mais pas sur une si longue période », précise Stéphane Chicheri, directeur général de Sodexo Live !
Il faudra rester « adaptable » aux éventuels problèmes de chaîne d’approvisionnement et aux hausses de prix de certains produits, a expliqué à l’AFP Maxime Jacob, chef de projet restauration du comité d’organisation.
Les athlètes peuvent choisir parmi 500 recettes, qui sont actuellement en cours de finalisation avant que les menus ne soient signés plus tard cette année.
Il est cependant impossible d’être 100% local, a déclaré Wuerz.
« Les sportifs vont manger environ trois millions de bananes et elles ne poussent pas en région parisienne ! »
Les bananes, les fruits exotiques et le riz seront toujours « certifiés bio ou équitables », précise Wuerz.
Toutes les viandes et tous les produits laitiers seront 100 % français, tandis que les produits de la mer seront issus d’une pêche raisonnée.
Les recettes ont été élaborées après consultation d’athlètes et d’experts en nutrition, dont Hélène Defrance, une diététicienne qui a remporté une médaille de bronze en voile aux Jeux olympiques de Rio 2016.
« Il n’y a pas de menus fixes » car les organisateurs doivent s’adapter aux habitudes alimentaires de chaque athlète, précise Defrance, qu’il s’agisse de repas légers ou chargés en glucides.
Lors de leur séjour dans le village de Seine-Saint-Denis au nord de Paris, les sportifs seront également gâtés par la haute cuisine.
Un trio de chefs français aura son propre espace à côté de la halle alimentaire olympique principale.
Amandine Chaignot servira de la pintade aux langoustines ou des boulettes sauce poulet. Akrame Benallal a concocté un muesli de quinoa croustillant, tandis qu’Alexandre Mazzia prépare une pommade aux pois chiches riche en herbes.
La salle à manger principale pourra accueillir 3 600 personnes et proposera des plats non seulement à thème français mais aussi du monde entier, ainsi que de la nourriture halal pour les athlètes musulmans, a déclaré Jacob.
Afin de contribuer à rendre les Jeux plus durables, des fontaines à eau seront installées pour réduire les plastiques à usage unique, tandis que le matériel de cuisine et les couverts seront tous réutilisés une fois que les Jeux paralympiques auront mis fin à un défi logistique colossal.
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