La France va réduire les prix à la Martinique en raison du coût de la vie dû aux troubles

PHILIPPE LOPEZ/AFP Des hommes portant des gilets brandissent le drapeau de l'Union française CGT Martinique lors d'une opération lente sur le périphérique menant à l'aéroport de Fort-de-France, sur l'île française des Caraïbes de la Martinique.FILIPPE LOPEZ/AFP

Les manifestations contre la vie chère ont commencé début septembre

Après plus de six semaines de manifestations contre le coût de la vie élevé sur l’île française des Caraïbes de la Martinique, les préfectures locales ont signé un accord pour réduire la flambée des prix des denrées alimentaires.

Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, a déclaré que l’accord avec des groupes comprenant des importateurs et des distributeurs entraînerait une baisse de prix moyenne de 20 % pour 6 000 produits importés clés.

La Martinique a été secouée par des manifestations qui ont fait quatre morts dans des affrontements et des magasins et commerces incendiés ou pillés. Les autorités françaises ont prolongé le couvre-feu jusqu’à la semaine prochaine.

Cependant, l’accord visant à réduire les prix des denrées alimentaires a été rejeté par les groupes à l’origine des manifestations.

Les prix des denrées alimentaires en Martinique sont environ 40 % plus élevés qu’en France métropolitaine et le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) exige que les prix sur l’île ne soient pas plus élevés que sur le continent.

Le RPPRAC a déclaré que l’accord devrait couvrir 40 000 produits, et non seulement 6 000, et son président Rodrigue Petitot a déclaré que l’accord devrait couvrir l’ensemble de la gamme de produits, et non se limiter à 54 types d’aliments.

« Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous voulons », a déclaré Petitot à l’agence de presse AFP.

Dans un communiqué à l’issue du septième cycle de négociations mercredi soir, le préfet de France a indiqué que l’accord trouvé se traduirait par cinq étapes significatives « pour une réduction structurelle des coûts d’achat… ainsi qu’un engagement ferme et obligatoire des grands distributeurs à réduire significativement leurs coûts d’achat ». réduire leurs marges sur les ventes de produits ».

Environ 80 % de la nourriture est importée de France métropolitaine, de sorte que les 360 000 habitants de la Martinique doivent payer environ 7,80 € (6,50 £) pour un paquet de 250 g de café moulu de marque qui pourrait coûter 3,50 € ailleurs. Le beurre peut coûter jusqu’à 8,50 € et les ménages supportent des coûts équivalents 17% de leurs revenus proviennent uniquement de la viande.

PHILIPPE LOPEZ/AFP Rodrigue Petito, leader du Rassemblement pour la protection des populations et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), vêtu d'un t-shirt rouge, regarde son téléphone portable, lors d'une réunion. FILIPPE LOPEZ/AFP

Un accord de baisse des prix sur 6 000 produits alimentaires rejeté par le mouvement de Rodrigue Petitot

Et il ne s’agit pas seulement de produits alimentaires, l’écart de prix entre la France et la Martinique s’est considérablement creusé ces dernières années. Les frais de téléphone et d’Internet sont également un tiers plus élevés.

L’un des problèmes est l’ancienne taxe à l’importation de 9 % connue sous le nom de octroi de mer (redevances de quai) depuis le 17ème siècle. Une autre raison est le grand nombre d’intermédiaires impliqués dans l’acheminement des produits vers les magasins.

« Il n’est pas normal que des couples avec enfants doivent dépenser 250 euros en courses tous les 10 jours pour acheter des produits alimentaires de base », a déclaré un autre leader du mouvement de protestation aux médias français.

Des troubles ont éclaté en Martinique le 1er septembre, déclenchant des manifestations, des fermetures de routes et l’imposition d’un couvre-feu dans la capitale Fort-de-France.

La police anti-émeute a été envoyée sur l’île en septembre, la première intervention impliquant les forces de sécurité continentales depuis 1959.

Au début du mois, plusieurs policiers ont été blessés lors d’affrontements et un homme a été grièvement blessé par balle lors du pillage d’un centre commercial.

Lancelot Bonnay

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