La France va inscrire l’avortement dans sa Constitution – EURACTIV.fr

La France sera le premier pays à inclure le droit à l’avortement dans sa constitution, ce qui enverra un signal fort aux femmes du monde entier, a déclaré Albane Gaillot, chargée de plaidoyer au Planning Familial, à EURACTIV.

Ce mardi marquait le 48e anniversaire de la loi Veil qui a vu l’avortement dépénalisé puis encadré par la loi française.

Fin novembre, l’Assemblée nationale a adopté une loi inscrivant le droit à l’avortement dans la Constitution. Le projet de loi est désormais attendu au Sénat le 1er février 2023. Pour les associations de défense des droits sexuels et reproductifs et des droits des femmes, l’accès à l’avortement doit être inscrit dans la Constitution.

« C’est important car cela signifie que le droit à l’avortement est reconnu comme un droit fondamental », a déclaré Gaillot.

Malgré la symbolique forte, l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution garantirait l’accès à l’avortement quelle que soit la majorité politique au pouvoir.

« Ce qui est permis par la loi peut être annulé par d’autres lois. Nous devons réaffirmer la protection que nous voulons apporter à l’avortement », a déclaré Mathilde Panot, députée de France Insoumise (LFI), à EURACTIV.

« C’est une garantie supplémentaire », a confirmé Gaillot. « Nous l’avons vu aux États-Unis : la volonté d’une seule personne peut conduire à un renversement de la situation.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a révoqué le droit constitutionnel à l’avortement, laissant à chaque État le soin de décider de conserver ou non ce droit.

Pour protéger le droit à l’avortement en Europe, le Parlement européen a voté une résolution adoptée en juillet dernier pour inscrire le droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

La demande de l’eurodéputé est désormais soumise à l’examen du Conseil européen, mais le sujet est partagé entre les États membres et l’unanimité semble peu probable.

En effet, si l’avortement est légal presque partout en Europe, des « barrières » et des « restrictions particulières » existent encore dans certains pays, soulignait en juin dernier un communiqué de 70 associations de défense des droits des femmes.

À Malte, l’avortement est totalement interdit et les femmes qui subissent l’intervention ou achètent des comprimés abortifs risquent jusqu’à trois ans de prison. Mais des changements sont en cours avec des lois qui seront modifiées pour permettre aux médecins d’effectuer des actes médicaux sur les femmes enceintes même si cela met en danger la vie du fœtus, ce qui était auparavant illégal en toutes circonstances.

Depuis septembre dernier, les femmes en Hongrie qui veulent se faire avorter sont prises en charge forcé d’écouter le rythme cardiaque du fœtus avant d’avoir accès aux soins de santé de base.

(Clara Bauer-Babef | EURACTIV.fr)

Charlotte Baudin

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