Le ministère français des Affaires étrangères a exigé jeudi la libération immédiate de Bernard Phelan, un ressortissant franco-irlandais détenu en Iran, dont l’état de santé se détériorait, Paris déclarant qu’il s’était vu refuser des soins médicaux urgents.
Les relations entre la France et l’Iran se sont détériorées ces derniers mois, Téhéran détenant sept de ses ressortissants dans ce que Paris qualifie d’arrestations arbitraires équivalentes à un otage d’État.
Phelan, 64 ans, consultant en tourisme, a été arrêté début octobre alors que des manifestations anti-gouvernementales se sont propagées à travers le pays.
Les diplomates disent qu’il vient de mettre fin à une grève de la faim qui a nui à sa santé et qu’il reste fragile.
« Nous sommes profondément préoccupés compte tenu de l’état très fragile de sa santé », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, lors d’une conférence de presse, exigeant sa libération immédiate ainsi que six autres prisonniers français.
« Le refus d’accès médical à ce stade des autorités iraniennes est totalement inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant que Paris tenait Téhéran responsable de la santé de tous ses citoyens.
La famille de Louis Arnaud, un ressortissant français de 35 ans, qui s’était rendu en Iran pour du tourisme, a annoncé jeudi que leur fils avait été arrêté le 28 septembre et est détenu dans la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran.
Ces dernières années, l’élite des Gardiens de la révolution iraniens a arrêté des dizaines de binationaux et d’étrangers, principalement pour des accusations d’espionnage et de sécurité.
Des groupes de défense des droits accusent l’Iran d’essayer d’obtenir des concessions d’autres pays par le biais de telles arrestations. L’Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, nie avoir fait des prisonniers pour obtenir un effet de levier diplomatique.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est entretenue mercredi avec son homologue iranien, Hossein Amirabdollahian, exigeant la libération de tous les détenus.
Une quarantaine d’Européens sont détenus en Iran. S’exprimant lundi à Bruxelles, Colonna a déclaré qu’il souhaitait une réponse européenne collective pour résoudre le problème.
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